Japon 2019
Kumano Kodo - Tanabe
Dimanche10novembre
Avant de rejoindre Tanabe à 2 heures de route d'ici, nous passons par la grande plage de sable blanc de Shirahama, la ville où nous passons deux nuits. Cette station thermale et balnéaire est bondée de monde en période estivale. En ce mois de novembre, la plage qui fait face à l'océan pacifique (et plus précisément la mer des Philippines) est pratiquement désertique, et seuls les pieds des quelques badauds profitent de l'eau fraîche de l'océan.
Pour ma part, mes pieds n'auront pas le temps d'en profiter car après une journée de voiture mon dos a décidé, sans préavis, de faire grève sur le champ ! Voulant ramasser un caillou dans le sable, me voilà littéralement mis à terre par un de mes disques intervertébraux qui, sans doute fâché de trop de maltraitance dans la Toyota de location m'infligea une immédiate et douloureuse paralysie du bas du dos... Il me faudra de longues minutes pour reprendre une position verticale (et digne...) durant lesquelles j'émettrai de gros doutes sur la suite du voyage... Mais heureusement, il n'en sera rien, bien que m'envoyant régulièrement des alertes, mon dos tiendra le coup jusqu'au bout !!!
Ma grosse frayeur passée, nous arrivons joyeusement en voiture à notre première étape au petit sanctuaire Takijiriojimiyatogo, sur les chemins de Kumano Kodo qui mènent jusqu'à Tanabe. Kumano Kodo est le nom de ces routes millénaires qu'ont parcourus nombre de pèlerins pour rejoindre de grands sanctuaires, dont celui de Hongu Taisha, le plus proche de la région.
Nous n'emprunterons pas ce chemin, encore un peu loin de Tanabe pour notre programme du jour. Nous rejoindrons la ville directement en voiture.
Avant de repartir, nous passons devant une étale de sorte de prunes, "ume" en japonais, fruits comme son nom ne l'indique pas, de l'abricotier du Japon (Prunus Mume), très appréciés des japonais.
Nous voici maintenant à Tanabe, face à un "torii". Ces sortes de "portiques" généralement en bois indiquent l'entrée d'un lieu sacré, souvent shintoïste. Ici, nous sommes au sanctuaire Hongu Taisha, l'un des trois incontournables du "Kumano Kodo".
Sanctuaire Shinto rime souvent avec mariage ! En effet, les mariages Shinto traditionnels se doivent de se dérouler dans un lieu sacré de la dite confession. Les deux futurs époux sont donc ici prêts pour entrer dans le sanctuaire, en habits traditionnels. Le blanc "shiromuku" pour madame, et le kimono "montsuki" pour monsieur.
Le tsuno-kakushi, le grand capuchon blanc, vient cacher la coiffe. Mais nous aurons d'autres occasion pour parler plus en détail du mariage traditionnel shinto !
L'autre incontournable des temple Shinto, les petites bandelettes de papier où des textes "divinatoires" sont inscrits. Ces omikuji sont tirés au sort par les fidèles dans l'espoir d'obtenir un présage positif en rapport avec leur question. Si la réponse tirée est un mauvais présage, le papier est accroché pour conjurer le sort...
A côté des omikuji, des plaquettes ema suspendues avec les textes de remerciements ou des prières choisies par les fidèles.
L'accès au temple passe par une porte et son énorme corde en paille de riz tressée, le shimenawa.
"Le tressage exclusivement manuel des shimenawa est réalisé par des artisans japonais ou bien par les membres d'un temple. Ce tressage est très souvent hélicoïdal (en double hélice) mais peut être triple (à la manière d'une natte). Aucune qualification n'est requise pour sa conception si ce n'est d'avoir été lavé et purifié par l'eau en suivant le rite shinto (particulièrement si l'on souhaite obtenir un shimenawa efficace). Certains tressages nécessitent plusieurs dizaines de personnes, notamment ceux des jinja qui peuvent parfois atteindre plusieurs centaines de kilogrammes." © Wikipedia
Nous voici de l'autre côté de la porte, dans l'enceinte sacrée du sanctuaire shinto. Les fidèles viennent faire sonner la cloche suzu afin d'éveiller l'attention des divinités présentes et pouvoir leur adresser leurs prières.
Le sanctuaire a été inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2004.
Le chemin de Kumano Kodo continue au-delà du sanctuaire mais toujours dans le village de Tanabe. Nous accédons ensuite à la campagne, avec tout d'abord une bambouseraie aux imposantes tiges menant les feuilles des bambous bien haut dans le ciel...
Une pancarte Kumano Kodo affublée d'une pancarte, "attention crottes de chien" ! Du moins, de ce que j'en ai compris avec la traduction google...
De gauche à droite, un oranger, un lilas de perse (Melia Azedarach) et un bambou sacré (Nandina domestica).
Nous foulons maintenant le chemin pavé de pierres qui traverse la forêt de cèdres et menant en haut de la petite montagne et son point de vue sur la vallée...
Les cèdres laissent généreusement de la place aux fougères, des Dryopteris wallichiana.
Que trouve-t-on dans les forêts japonaises bordant les chemins du Kumano Kodo ? Des cèdres... du Japon évidemment !
Tous les chemins du Kumano Kodo ont également été classés en 2004 au patrimoine mondial de l'UNESCO. Un seul autre exemple a eu ce même privilège 6 ans plus tôt : les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Le chemin passe par un point de vue sur la vallée et les superbes montagnes verdoyantes. Au loin, se distingue une petite structure, comme posée en équilibre, le grand Torii de Ōyunohara.
Le Torii, construit en l'an 2000, est le plus grand du monde. Il a été placé à l'endroit de l'ancien sanctuaire d'Ōyunohara, détruit par des inondations en 1889.
Nous voici devant le grand Torii, porte d'entrée vers les vestiges de l'ancien sanctuaire d'Ōyunohara.
Le torii mesure 34 mètres de haut.
Au pied du torii, une fontaine chōzubachi avec ses louches hishakus.
Le grand sanctuaire disparu en 1889 a laissé place à un grand espace vert où un simple petit Autel permet aux fidèles de venir s'incliner.
Nous reprenons la voiture pour rejoindre Yunomin situé à 10 minutes de Kumano. Ce petit village pittoresque profite des eaux chaudes du sous sol pour alimenter quelques onsen et autres curiosités...
Face au onsen, une autre utilisation des eaux chaudes... He oui, il n'y a pas que les humains que l'on peut plonger dans l'eau frémissante... Il y a aussi les légumes et les oeufs !
Petite pause devant la rivière, l'occasion de pour les japonais de faire une petite sieste. La voiture devient une chambre, il est donc logique de laisser ses chaussures dehors !
Dernier arrêt de la journée au niveau de l'estuaire où la rivière Kumano vient se jeter dans la mer des Philippines, à l'ouest de la péninsule Kii. Nous sommes au sanctuaire Hayatama Taisha, un des trois sanctuaires principaux du "Kumano Sanzan" appelés "Sōhonsha".
Ce sanctuaire shintoïste est dédié au Dieu de la nature, Hayatama no Okami, gardé entre autre, par ce petit dragon et l'énorme corde shimenawa sous lequel il faut passer pour pénétrer dans l'enceinte.
La nuit tombe doucement, faisant s'allumer les lanternes oranges tout comme l'ensemble des temples du sanctuaire.
Il est dit que des arbres millénaires se cachent ici. En serait-ce un derrière ce torii ? Mystère...
Page précédente
Koyasan : le cimetière d'OkunoinPage suivante
Le château Jimeji-Jo