Japon 2019
Nara
Vendredi8novembre
Cette nouvelle journée sera consacrée à l'ancienne ville de Nara située à une trentaine de kilomètres de notre hôtel, soit à peu près 90 minutes de train.
Nous voici à Nara où la statue du moine Gyōki nous accueille du haut de sa fontaine conique... Ce moine bouddhiste contribua grandement à moderniser la ville au 8ème siècle tout en aidant les plus pauvres. Il est considéré comme un "saint" par le pays tout entier.
Nous passons par la rue marchande couverte (un shōtengai) de Higashimuki.
Nara a été la capitale du Japon de l'année 710 à l'année 784. Ce sont les vestiges de cette période et celles qui ont suivi que nous allons visiter. Le site a été ajouté au patrimoine mondial de l'humanité en 1998. C'est l'imposante pagode à cinq étages qui se distingue dès l'arrivée sur le site.
Nous sommes dans le sanctuaire bouddhiste Kōfuku-ji. Photo de droite, le pavillon octogonal Nanendō, fondé en 813 et reconstruit en 1789.
La lanterne de bronze du 9ème siècle.
A droite, le Golden Hall fraîchement reconstruit n'est ouvert au public que depuis 2018.
La pagode à 5 étage (gojū-no-tō) a été reconstruite la dernière fois en 1426... Avec ses 50 mètres, elle est la plus haute du Japon.
La flèche de la pagode avec ses anneaux est un sōrin. La pagode en bois mesure 50 mètres de haut. Elle est considéré comme Trésor national comme beaucoup d'autres édifices du site.
Le grand bâtiment au pied de la pagode à cinq étages est le tō-kondō. Il a été détruits à plusieurs reprises par des incendies. Sa dernière reconstruction date de 1415.
Nara est également indissociable d'un habitant qui a pris possession des lieux : le cerf sika (Cervus nippon). Si nous l'avons croisé auvage sur l'île d'Hokkaido, ici, il semble bien domestiqué car il ignore complètement les nombreux touristes sauf quand un bout de nourriture semble dépasser d'un sac à dos ou d'une poche...
Les nombreux écoliers en visite n'ont pas pour unique tâche de déambuler dans le sanctuaire mais aussi pour certains, d'interroger en bonne et due forme les touristes aux allures occidentales... Pour parfaire leur anglais, nous avons donc le privilège de répondre au questionnaire de ces jeunes et intimidés autochtones.
Garçons d'un côté. Fille de l'autre.
Un petit plan d'eau nommé "étang du miroir", agrémente l'allée qui rejoint la grande porte Nandaimon.
Nous arrivons au grand temple de l'Est, le Tōdai-ji. Il faut d'abord passer par la porte Nandaimon, vestige de l'ancien mur de l'enceinte.
La porte est protégées par deux Niō : Photo de gauche : Agyō. Photo de droite : Ungyō.
"Les Niō sont deux divinités bouddhiques, nommées en japonais Agyō et Ungyō, gardant l’entrée des temples. Agyō, représenté avec la bouche ouverte, symbolise la force brutale, tandis qu'Ungyō, représenté la bouche fermée, représente la force contenue" © Wikipedia
Le temple Daibutsu-den. La plupart des personnes présentes viennent ici pour lui, et surtout pour ce que son toit protège... Sa construction a débuté en 752.
La lanterne (ou "tōrō") de bronze d'époque décoré sur les côtés avec des Bouddhas représentés au porte de l'Eveil.
Moultes casquettes jaunes bien ordonnées attendent leur tour pour rejoindre le trésor du temple.
Devant les portes, les effluves des encens allumés par les fidèles viendront parfumer votre entrée dans le temple.
Voilà, nous sommes à l'intérieur dans l'immense salle qui abrite l'objet de toutes les attentions : la statue en bronze du "Daibutsu" (littéralement "Grand Bouddha" en japonais) qui nous domine du haut des ses 14,73 mètres et ses 473 tonnes ! Elle est la plus grande au monde dans cette représentation, c'est à dire en "Vairocana", le Bouddha "Grand Soleil", enseignant après son illumination. La statue date du 17ème siècle. Néanmoins, l'original dont il ne reste pratiquement que le socle sur lequel le Bouddha est assis, date du 8ème siècle tout comme le bâtiment.
La paume de sa main droite présentée ainsi face aux visiteurs qui rentrent, est le geste de l'absence de crainte.
Pour abriter le géant de bronze, il fallait un édifice à sa mesure. Ce qui fut fait, le temple est la plus grande construction en bois du monde ! Hélas, lui aussi a péri plusieurs fois sous les flammes, la dernière reconstruction date de 1709.
L'arrière du "trône" sur lequel est adossé le grand Bouddha.
A gauche du grand Bouddha, un plus petit, doré celui-là. Un deuxième se place également de l'autre côté. Ce sont des "Bosatsu", des "presque Bouddha" qui sont au porte du Nirvana mais choisissent de ne pas y entrer pour aider les autres à le faire.
Encore à côté en retrait, le Roi Céleste Kōmoku-ten, est le Roi "qui voit tout". Ils sont au nombre de quatre dont deux sont représentés ici, gardiens des horizons et donc logiquement des quatre points cardinaux. Kōmoku-ten garde l'Ouest.
Voici le Roi Céleste Bishamon-ten, celui qui "entend chaque chose", gardien de l'horizon Nord. Les deux statues datent également du 8ème siècle.
Petit amusement du lieu, ce pilier percé qui vous assurera selon la croyance "l'Eveil" atteint par le Bouddha. Pour cela, il vous faudra tout simplement vous faufiler entièrement à travers celui-ci. Manifestement, seuls les très jeunes enfants ont la taille attendue pour ledit passage...
Nous avons fait le tour et arrivons au deuxième Bouddha/Bosatsu placé sur la gauche du Grand Bouddha.
Le préposé au renouvellement des bâtons d'encens s'active consciencieusement à sa tâche.
Le parcours continue en quittant le temple vers l'Est.
Le beffroi Todaiji Shoro du 13ème siècle abrite une cloche suspendue ou "bonshō".
Nous arrivons au temple Nigatsu-dō au pied du mont Wakakusa.
Le temple a été fondé en 752. Les incendies n'ont une fois de plus pas épargné l'édifice qui a été reconstruit pour la dernière fois en 1669.
L'habituel gong ou "suzu" et sa corde pour la faire tinter jusqu'aux oreilles des divinités honorées dans le temple.
Des peintures ornent les murs de bois qu'on imagine aussi anciennes que le bâtiment.
Dans le bois voisin, des petites stèles aux offrandes mystérieuses...
Un peu plus loin, une petite cérémonie en costume traditionnel s'organise autour du plus jeune.
L'automne sait ne pas se faire oublier grâce aux érables palmés (Acer palmatum) parsemés un peu partout sur le site.
Une colline accueille des cerfs Sika et des touristes, tous deux avides d'un peu de repos ou d'un peu d'herbes à brouter...
Nous approchons du temple aux lanternes "Kasuga-taisha". En voici tout un alignement en pierre. Au Japon, les lanternes de bronze ou de pierre, suspendues ou non, sont appelées "tōrō".
Une miko se presse sur le gravier... "Les miko sont, au Japon, de jeunes femmes au service d'un sanctuaire shintoïste. Elles assistent les prêtres shintō dans leurs tâches cléricales quotidiennes et accueillent les visiteurs des lieux saints." © Wikipedia
Après celles posées sur un pied en pierre, voici un échantillon des fameuses lanternes suspendues.
Au pied du temple, un énorme cèdre du Japon (Cryptomeria japonica) ceinturé par une corde sacrée "shimenawa".
"Le shimenawa est une corde sacrée utilisée au Japon, constituée de torsades de paille de riz plus ou moins grosses en fonction de l'utilisation, et tressée de gauche à droite. [...] Lorsqu'il entoure un rocher ou un arbre, le shimenawa montre qu'il s'agit d'un territoire du domaine du kami et donc que tout type de pollution doit en être exclu. On y pend souvent des nusa, sortes de gohei (les bandes de papier blanc torsadées), ou des épis de riz." © Wikipedia
Et encore d'autres lanternes.
Dans une petite pièces plongée dans le noir, des lanternes allumées se multiplient par centaine à l'aide d'un jeu de miroir...
Une fontaine chōzubachi et ses louches hishaku surveillée par un imperturbable cerf Sika...
Ouf, il nous aura fallu une bonne matinée (il est déjà 15h...) pour visiter l'ancienne Nara ! Il est temps de trouver de quoi se restaurer !
Et nous trouvons notre bonheur devant ce petit restaurant rapide spécialisé dans les takoyakis. Nous l'avions vu encore vivant sur le port d'Utoro sur l'île d'Hokkaido, nous le voyons maintenant découpé en tout petits morceaux... Le pauvre poulpe est un met très apprécié des japonais surtout sous cette forme gourmande facile à manger puisque le morceau de tentacule est mis dans une sorte de pâte à crêpe.
Les boulettes cuisent sur ces moules en demi-sphères, et avec le maniement habile de ses baguettes, la cuisinière forme au fur et à mesure le mets sphérique.
Résultat des courses : bof bof en ce qui me concerne. Pas trop de goût et évidemment caoutchouteux... Mais peut-être que la préparation n'était pas à la hauteur de nos attentes...
Retour à Osaka par le train et le métro après avoir scrupuleusement bien respecté le positionnement fléchés sur le sol : les flèches rouges pour se positionner en file indienne de chaque côté des portes, les flèches bleues pour les voyageurs qui quittent le wagon. Métro parisien, si tu nous regardes, grosse pensée pour toi...
La soirée se termine dans le quartier Dotonbori, le lieu animé d'Osaka. Ici, se mélangent magasins et restaurants qui rivalisent avec la démesure de leurs devantures...
Ici, il n'est pas de plates façades qui soient... Non. Tout logo ou enseigne qui se respecte se doit d'être en relief. L'immense 3ème dimension doit venir taper dans l'oeil du badaud, au sens propre comme au sens figuré...
Ici, comme ailleurs dans les grandes villes, il est difficile de s'y retrouver, les enseignes des restaurants s'enchevêtre sur les façades des immeubles. Et pour cause, un immeuble peut abriter plusieurs restaurants, un donnant directement sur la rue, un autre au 2ème sous-sol et encore un autre au 4ème et 5ème étage. Il faut parfois tenter sa chance et monter ou descendre des escaliers, la bonne surprise se trouvant parfois au bout.
Crustacés, yakitoris, takoyakis, sushis, makis, poissons, burgers, pizzas, glaces, pâtisseries... Tout est là pour satisfaire n'importe laquelle de vos envies...
La galerie marchande Shinsaibashi est noire de monde... Nous sommes vendredi, est-ce une explication pour autant de monde ? En tout cas, je vais observer cela de loin et me satisferai uniquement de quelques photos...
Demain, nous quittons Osaka pour commencer nos 15 prochains jours de road trip avec le véhicule de location que nous allons récupérer demain matin. Première étape de notre circuit, Okunoin situé à une centaine de kilomètres plus au sud.
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