Japon 2019
Kyoto : les pavillons d'argent et d'or
Samedi16novembre
Deuxième journée sur Kyoto que nous consacrons à deux pavillons, un d'argent et l'autre d'or. Excusez du peu... Les deux pavillons sont situés tout au nord de la ville mais l'un à l'opposé de l'autre. Celui d'argent est tout à l'Est, celui d'Or complètement à l'Ouest. Nous voici donc au pavillon d'argent, le Ginkaku Ji.
Ce temple bouddhiste a vu le jour en 1482, en rivalité avec le pavillon d'Or. He oui, le shogun Ashikaga Yoshimasa voulu impressionner l'autre architecte qui n'était rien d'autre que feu son propre grand-père... Le pavillon est entouré d'un jardin zen dit "sec", composé de sable, de rochers, de graviers et de mousse.
A droite, le "Kō getsudai". Cet incroyable monticule de sable est maintenu sous cette forme depuis fort fort longtemps !
Voici le pavillon d'argent... Ha oui, il aurait dû être recouvert d'argent mais la guerre de l'époque empêcha la finalisation de l'édifice. Finalement, le pavillon restera en l'état, correspondant plus à l'esprit "zen" que son créateur voulait donner au site.
A droite, le jardin de sable méticuleusement dessiné par les jardiniers à l'aide de râteaux.
Contrairement à ce qu'on pense voir, il n'y a qu'une sorte de gravier et une seule couleur. Seul le relief des petits monticules donne cette double coloration dessinant des rayures sur le sable.
Le jardin est aussi de mousse. Ce n'est pas une surface qui a simplement été sauvagement colonisé par le végétal, mais bien un choix des jardiniers de recouvrir le sol autour des arbres et des rochers.
Le jardin est situé au pied d'une petite colline d'où on peut avoir un beau panorama sur le site, notamment en ces périodes automnales.
Les racines des arbres semblent plonger sous les mousses donnant une ambiance mystérieuse au lieu. Ce n'est d'ailleurs peut-être pas un hasard, car les mousses n'ont pas de racine...
Au sol, 50 nuances de vert colorent les mousses. Quant au ciel, les feuilles délaisse le vert pour le jaune et le rouge...
Le travail du jardinier zen est sans fin. Le vent et la pluie n'ont que faire que quelques minutes avant, quelqu'un a méticuleusement fait le ménage sur les immaculées mousses...
Nous quittons le pavillon d'argent pour rejoindre le pavillon d'or. L'occasion de prendre en photo les "cubes roulant" que l'on croise souvent au Japon. Ces petites voitures appelées "keijidōsha ont été produites après la seconde guerre mondiale pour permettre aux usagers les plus modestes et aussi aux petite entreprises d'acquérir ce modique moyen de locomotion motorisé, et ainsi soutenir l'industrie et le commerce du pays.
Après avoir traversé Kyoto d'Est en Ouest, nous arrivons au Kinka Ju, le pavillon d'Or.
Le style n'a rien à voir avec son homologue d'argent... Et contrairement à ce dernier, il ne ment pas sur la marchandise, il est bien recouvert d'or...
Construit en 1397 par Ashikaga Yoshimitsu (donc le grand-père de Ashikaga Yoshimasa), le pavillon a été hélas détruit par un incendie criminel en 1950. Il fut totalement reconstruit à l'identique 5 ans plus tard. En 1994, il est ajouté au patrimoine mondial de l'Unesco.
Le jardin qui entoure le pavillon diffère de celui du Ginkaku-ji. Il borde un grand étang et la végétation est composée en majorité de pins.
Quand la météo est clémente, l'étang devient miroir d'eau reflétant le superbe décor imaginé sept siècle plus tôt.
Le pavillon qui est en fait un temple, avait été construit pour abriter des reliques de Bouddha, qu'il héberge toujours aujourd'hui.
Le temple Zen ne l'est pas tant que ça. Du moins selon le cadrage de la photo... Le lieu bascule dans la compétition du meilleur selfie où le visage du propriétaire du smartphone viendra reléguer le pavillon dans un arrière plan flou...
Au sommet du toit, trône "fenghuang", le phénix dit "chinois" également appelé "hôô" en japonais.
Il n'y a pas que le pavillon et ses reflets qui sont photogéniques. Il y a aussi les japonaises en habits traditionnels qui font le tour de force d'éclipser le superbe panorama en posant malicieusement sur le côté et devenant le centre de toutes les attentions des photographes...
Nous prenons le chemin menant au pied du pavillon où le point de vue sur l'envers du décor zen ne le sera pas tout autant...
Chaque étage a son propre style architectural.
- le rez-de-chaussée (Hō-sui-in) est de style shinden-zukuri, le style des palais de l'époque Heian
- le premier étage (Chō-on-dō) suit le style buke-zukuri des maisons de samouraï ;
- le second étage (Kukkyō-chō) est de style Karayō, celui des temples zen.
© Wikipedia
Les pins sont bien présents mais ils n'ont pas le petit truc en plus colorés qu'ont leurs voisins, érables de leur état...
Juste à côté, le Sekka-tei, une petite dépendance au toit de paille recouvert de mousse, dédiée à la cérémonie du thé ou chanoyu, rite traditionnel extrêmement codifié, mais il faudrait plusieurs pages pour en décrire toutes les subtilités...
Une urne d'encens fume devant la maison de Fudo-do, le dieu du feu.
Nous quittons le pavillon et rejoignons notre prochaine étape de la journée, le parc Arashiyama. Avant de commencer, il nous faut déjeuner et recherchons un restaurant dans les parages...
Et c'est la très bonne surprise ! Nous trouvons le restaurant "O-Tsuka" traditionnel dit "kaiseki" où nous serons les seuls clients !
Voici notre repas apporté sur un plateau. Les restaurants Kaiseki sont spécialement réputés à Kyoto.
"La cuisine kaiseki, en japonais kaiseki ryōri, désigne dans la gastronomie japonaise une forme traditionnelle de repas, composé de plusieurs petits plats servis conjointement. Le terme peut aussi renvoyer à l'ensemble des compétences et techniques qui permettent de préparer un tel repas et qui sont comparables à la grande cuisine occidentale"
© Wikipedia
Pour simplifier, ces restaurants correspondent à nos restaurants dit "gastronomiques". Et en effet, les plats sont méticuleusement préparés et surtout succulents. De la soupe miso (du soja fermenté) jusqu'au dessert warabimochi, en passant par les makis et sushis, auxquels on ajoute le cadre "zen", ce déjeuner restera sans doute un des meilleurs du séjour.
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