Japon 2019
Osaka
Jeudi7novembre
Réveil à l'hôtel Lore Shinsaibashi.
Première visite de la journée avec le petit temple Namba Jinja.
La religion au Japon se partage équitablement entre le bouddhisme et le shintoïsme. La frontière entre les deux est d'ailleurs parfois très floue car dans les temples on peut trouver des symboles des deux religions. La différence est pourtant simple à la base : le bouddhiste suit les leçon de Bouddha, le shintoïste vénère une pléiade de dieux appelés "Kamis".
Le fidèle devra, avant de se présenter devant le temple, se purifier ("O-harai") avec une louche "Hishaku" et de l'eau disponible dans les bassins appelés "Chōzubachi".
Avec l'aide de la louche ou hishaku, le fidèle se lave la main gauche, la main droite puis enfin la bouche.
Autre élément indissociable du shintoïsme : le Ema, plaquette de bois où le fidèle fera noter un voeux ou une prière à destination des Kamis (les dieux Shinto). L'équivalent des ex-voto chrétiens.
Étymologiquement, Ema signifie "image de cheval" car à l'origine le dessin du canasson ornait le voeux écrit sur la plaquette. Maintenant, bien d'autres dessins accompagnent le morceau de bois. Ici, on reconnait un "daruma" rouge, qui représente le moine Bodhidharma, fondateur de la branche Zen du bouddhisme. Quand la figurine est rouge, elle sert à chasser les mauvais esprits...
Devant le temple, on trouvera toujours une grande boîte avec une grille la refermant. He non, ce n'est pas un barbecue, c'est un "saisenbako" ! Ce meuble de bonne taille placé à l'entrée du temple est là pour recevoir les offrandes des fidèles. En effet, le généreux donateur viendra jeter une ou deux pièces dans cette boîte, et ce n'est qu'après qu'il pourra venir sonner le gong du temple à l'aide d'une grosse corde.
Avant de faire sonner le gong et après l'offrande, il vous faudra également saluer les dieux en les prévenant de votre présence en frappant deux fois dans vos mains. En cas de doute, suivez la pancarte explicative dudit rituel...
Si votre voeux est d'acquérir à moindre coup une Ferrari, alors les choses sont bien faite car il vous suffira de traverser la rue attenante pour rentrer dans la concession prévue à cet effet...
Grande ville rime avec métro. Nous voici dans la station Shinsaibashi.
Pas de cohue ici. La réputation des japonais se confirme. Les personnes qui veulent monter dans la rame se mettent en file indienne de chaque côté de la porte attendant sagement la sortie des passagers. A l'intérieur, c'est un silence monacal. Rare sont ceux qui papotent entre eux. Chacun reste tranquille dans son espace de vie, zieutant son smartphone ou regardant dans le vague ses pieds ou ceux de son voisin d'en face...
Nous arrivons devant un shōtengai, nom donné aux longues rues marchandes totalement couvertes, dispositif fréquent au Japon. Nous voici devant celui de Tenjinbashi Suji.
La rue fait 2,6 kilomètres avec pas moins de 600 magasins de toutes sortes...
Le sanctuaire shinto Tenmangu est dédié au kami Tenjin, le dieu des lettres et des études. Beaucoup d'étudiants viennent donc ici mettre toutes les chances de réussite de leur côté en implorant la divinité d'éliminer toutes possibles embûches...
Des murs entiers de plaquettes Ema, autant de difficiles tâches à exécuter pour le kami Tenjin.
A droite, une guirlande de papier en origami, et plus précisément une guirlande de mille grues ou "senbazuru".
"La légende des mille grues raconte que si l’on plie mille grues en papier dans l'année, retenues ensemble par un lien, on peut voir son vœu de santé, de longévité, d'amour ou de bonheur exaucé. Pour que le vœu, la chance ou la santé se réalise, on doit fabriquer le senbazuru pour une personne bien particulière et faire une prière à chaque grue achevée." © Wikipedia
Le temple avec devant, le saisenbako où le fidèle aura déposé une pièce avant de se prosterner et frapper dans ses mains.
Des tonneaux de saké. Ce breuvage alcoolisé, fruit de la fermentation du riz, est bien utile pour trinquer entre amis mais il devient sacré dans l'enceinte d'un temple... Le liquide est utilisé comme une eau bénite dans les divers rites shintoïstes.
Nous croiserons pratiquement à chaque fois des cérémonies traditionnelles dans chacun des temples que nous visiterons. Ici, un enfant en habit d'apparat suit les indications des adultes tout aussi bien costumés. Celui sur la photo de droite est le prêtre, ou Kannushi, reconnaissable à son couvre-chef eboshi.
Truc et astuce pour ne perdre les tout petits dont on a la lourde charge : les affubler chacun, d'un identique couvre-chef d'une même couleur bien visible à distance...
Serpent, dragon et lapin, les 3 gardiens de cette maison mais aussi signes du zodiaque japonais repris du zodiaque chinois.
La mise en scène est magistralement relevée par des petites figurines vêtues d'habits traditionnels à leurs mesures.
Chaque temple à le droit à son "suzu", le gong que l'on fait tinter grâce une grosse corde afin d'attirer l'attention des dieux Kamis.
Autres symboles indissociables des temples shintoistes, les renards (que l'on avait croisé en chair et en os sur l'île d'Hokkaido), représentations du dieu Inari, gardien des maisons.
Les deux Inaris sont affublés de bavoirs en tissu rouge également appelés "odarekake". Cet accessoire supplémentaire ajoute à la statue une dimension protectrice des nourrissons.
Et voilà, un deuxième temple shintoïste de visité, et ce n'est pas le dernier ! Pour l'heure, nous reprenons le chemin du shōtengai de Tenjinbashi Suji.
Nous prenons la rame de métro Morimachi pour rejoindre la prochaine visite, le château d'Osaka.
Le château d'Osaka est sans doute le plus beau joyau de la ville. Nous arrivons par la grande place et sa fontaine.
Au loin, à distance de ses douves, l'immense silhouette de l'édifice du 16ème siècle se fait désirer.
Les douves sont bordées de cerisiers japonais (Prunus serrulata). Si l'on vient souvent de loin pour leur beauté quand ils sont en fleurs au mois de mai, novembre n'est pas en reste avec ses couleurs d'automne.
Les japonais n'hésitent pas à sortir leurs plus beaux habits quand il s'agit de visiter les temples ou autres patrimoines architecturaux.
Ha, nous retrouvons les écoliers très nombreux ici. Leur casquette jaune leur servira de repère dans la foule qui s'annonce...
Nous approchons du château qui grandit au fur et à mesure que nous approchons.
L'édifice de 5 étages fait 58 mètres de hauteur, surélevé sur un énorme socle de grosses pierres.
Si le premier château fut édifié en 1583, il fut reconstruit en 1620 suite à un incendie. Les blocs de pierre irréguliers sont posés sans mortier...
Nous voici à l'intérieur du château transformé en musée. Ici, des petites figurines relatent le siège du château durant la guerre d'été en 1615.
Au 5ème étage, le balcon devient accessible pour profiter du joli panorama sur la ville d'Osaka.
Les châteaux japonais n'ont pas de gargouilles pour orner ses toits mais des "Shachihoko", animal mystique hybride entre un corps de poisson et une tête de tigre, ici d'or vêtu...
A gauche, la salle de spectacle Osaka-jō Hall. A droite, le terrain de Baseball, un des principaux sports pratiqués au Japon.
Photo de droite, l'arbre aux quarante écus, un majestueux Ginkgo biloba qui fait face au château.
Pause déjeuner au restaurant Kitashinchi Toriya avec son poulet pané et ses germes de sojas servis dans son plat en fonte brûlant qui n'est pas sans me rappeler le succulent plat "Sizzler" que j’appréciais tant au Népal...
Le vieux tramway rouge. Le n°502 pour être précis...
Prochaine étape, le sanctuaire Sumiyoshi Taisha d'Osaka. Ce sanctuaire vénère les trois kamis Sumiyoshi. Il est le plus grand du genre au Japon. Nous arrivons par le pont en arche ("taikobashi" en japonais) rouge de son état et âgé d'au moins 400 ans.
Cet arbre est orné d'un "shimenawa", une corde sacrée en paille de riz indiquant au badaud de passage que nous arrivons dans un territoire dédié aux divers dieux Kamis.
La couleur vermillon tirant sur le orange est caractéristique des temples shintoïstes, elle tranche à coup sûr avec leur cadre naturel au teintes plus végétales.
Les habituels ex-voto "Ema", plaquettes de voeux à destination des dieux Kamis du site.
Un petit entrepôt ou de petites statuettes en pagailles attendent d'être déposées sur les étales des boutiques du sanctuaire.
A l'instar des plaquettes Ema, nous trouvons aussi souvent des "omikuji", des bandes de papier noués sur un support. Le papier porte un oracle ou une prédiction tiré au sort au préalable dans le sanctuaire par le dévot shintoïste. Omikuji signifie "loterie sacrée" ! Cela s'appelle pratiquer sa religion au petit bonheur la chance !
Contrairement aux apparences, nous ne sommes pas retounés dans le shōtengai de Tenjinbashi Suji mais dans un autre shōtengai, celui de Kohama Shopping Street.
Le soleil va tirer sa révérence, nous allons donc profiter de la nuit qui s'annonce pour voir s'illuminer la ville. Pour se faire, nous allons prendre de la hauteur en nous élevant en haut de l'une des nombreuses tours d'Osaka, la tour Abeno Harukas. Et pas la moindre, puisque c'est le gratte-ciel le plus haut du Japon avec ses 300 mètres ! Mais attention ce n'est pas l'édifice le plus haut, c'est à Tokyo qu'il se trouve avec la tour SkyTree et ses 634 mètres !
Je laisse l'obturateur de mon appareil photo ouvert pendant quelques secondes pour que les phares des voitures dessinent une rivière de lumières jaune et rouge dans l'une des artères principales de la ville.
Le panorama peut s'observer depuis 2 étages de l'immeuble. Le premier offre même un petit parc boisé.
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Nous n'étions qu'au 16ème étage... Envolons-nous jusqu'au 60ème étage à 300 mètres de haut ! La montée se fait par un ascenseur au plafond vitré pour apprécier la rapide ascension...
Le changement de perspective est radical, les gratte-ciel sont devenus minuscules et les petites lumières recouvrent toute la ville.
Nous ne sommes pas encore au 60ième étage mais au 58ème... Il faut encore monté deux étages pour se donner des frayeurs à 300 mètres de haut en se laissant basculer dans le vide attachés à des fauteuils !
Une tour ne nous suffit pas. Nous reprenons le métro pour rejoindre la Umeda Sky qui nous offrira une jolie vue à 173 mètres.
Les deux tours se rejoignent via une plateforme observatoire à 360° se reflétant dans les parois des tours donnant l'illusion de 3 anneaux lumineux...
Nous voici en haut presque à hauteur de Lune qui nous fait l'honneur de sa présence.
La gare d'Osaka, point névralgique du quartier avec ses quartiers d'affaire et son lot d’immeubles qui vont avec.
Les lumières des voitures et des trains franchissent le fleuve Yodo (Yodo-gawa en japonais) qui traverse la ville d'Est en Ouest.
Au loin, s'ajoutent les traînées lumineuses des avions qui atterrissent sur le second aéroport d'Osaka à 10 kilomètres de là.
Retour par la gare d'Osaka.
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