Japon 2019
Koyasan : le cimetière d'Okunoin
Samedi9novembre
Après 3 heures de route avec notre nouvelle voiture de location, nous arrivons au milieu de la péninsule Kii, dans la petite ville d'Okunoin. Sans perdre un instant, nous déjeunons dans un des restaurant de la ville, le Tonkatsu-tei.
Et voilà, les balades dans les cimetières ne sont pas rares dans mes divers voyages. Ceux colorés du Guatemala l'an dernier étaient des plus épiques notamment avec leurs cerfs-volants. Ici au Japon, nous revenons au classique, paisible, et plus méditatif... Le cimetière d'Okunoin, s'il est le plus grand du Japon, est aussi un des plus sacré pour une des branches du bouddhisme, le Shingon. Son fondateur, le moine Kūkai (également appelé Kobo Daishi) a établi son école ici au 9ème siècle. Après la mort du moine dont le mausolée "Gobyo" est présent ici, nombre d'adeptes désireront que leur dernier repos soit fait ici...
Toutes sortes de tombes se trouvent ici... Une fusée est sans doute la plus originale... Mais la plupart des monuments funéraires restent classiques, avec de simples pierres tombales.
Des cèdres et des érables peuplent le cimetière. A droite, la statue du moine Kūkai.
Le cimetière est peuplé de statues Jizō. Les Jizō sont des êtres revenus du Nirvana pour soutenir ceux qui souffrent le plus, notamment ceux qui ont perdu un enfant. Il est souvent représenté avec un visage juvénile ou de poupon, et ceux qui ont perdu un bébé lui ajoutent un bonnet rouge et un bavoir...
Une petite rivière traverse le cimetière.
Un stūpa composé entièrement de statues Jizō habillés de leurs bonnets et bavoirs rouges. Et ici les Jizō ne sont pas des statues ! Ils sont de simples pierres empilées.
Des fontaines chōzubachi pour se purifier les mains et l'esprit sous le regard de divinités et autres moines statufiés.
Nous sommes sur le pont Gobyo-no-hashi qui mène au sanctuaire Gobyô. Dans le temple, il est interdit de prendre des photos. Il vous faudra donc venir ici pour y pénétrer. C'est dans ce temple que repose le moine Kūkai Kōbō-Daishi. Lorsqu'il meure ici en l'an 835 après s'être retiré dans une caverne, ses disciples constatent après quelques mois que son corps ne se décompose pas et semble même encore vivant. Ce principe de "momie vivante" également appelée "sokushinbutsu", sera suivi par d'autres moines qui suivront tout un rituel durant toute une partie de leur vie pour que leur corps se conserve même après leur mort... Ici, seuls quelques moines peuvent le voir. Ils viennent tous les jours lui apporter des offrandes alimentaires mais aussi lui changer régulièrement ses vêtements. Vous croyez que cet une légende ? Pas si sûr... Nous pourrons le voir de nos propres yeux dans quelques jours... A suivre donc.
Après la visite du temple, nous reprenons le chemin serpentant entre les cèdres, les "toto" et autres "jizo"...
Multitude de lanternes "tōrō" bordent les chemins. Le jour baisse et les lumières commencent à s'allumer.
Il est 16h passé. La nuit déjà tombe donnant un peu plus de mystère au lieu. Il va malgré tout être temps de laisser à leur repos éternel tous les habitants des lieux...
Nous laissons ce dernier "toro" et reprenons la route pour rejoindre la côte sud à une centaine de kilomètres d'ici.
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