Chili 2016
L'île de Pâques : Rano Raraku et Ahu Tongariki
Lundi14novembre
Suite de la journée. Après Orongo sur son volcan Rano Kau, nous enchaînons avec les différents Moais répartis sur l'île. Nous voici à Vinapu, où deux moais sont couchés face contre terre depuis qu'elles ont été renversée au 17ème siècles lors des guerres entre les différentes tribus se partageant l'île...
Au sol, gisent les pukaos des deux statues, représentant les coiffes rapanuis avec le chignon surplombant le crâne. Les pukaos étaient fabriqués en tuf rouge, provenant du petit volcan Puna Pau à quelques kilomètres de Hanga Roa.
Deux autres visages sortent de terre, le reste des statues se cachent-ils en-dessous ??
Nous passons au site suivant, l'un des plus connus avec toutes les têtes qui surgissent de la coline verte.
Nous sommes ici dans la "carrière" où était taillés les Moais. Les statues étaient ensuite réparties dans les différents territoires de chaques tribus. Les statues restées ici seraient, selon certaines interprétations, les gardiennes et protectrices du site lorsque la fabrication des Moais fut abandonné à la fin du 19ème siècle. Le lieu sacré devait resté sous contrôle, c'est pourquoi les statues tournent le dos au volcan et font face à l'océan (contrairement aux autres sites) pour mieux voir arriver les visiteurs.
Les fouilles ont montré que les statues sont bien entières. Ce n'est pas uniquement la tête qui a été taillée et posée ainsi à même le sol mais bien le Moaï tout entier qui fut enfoui volontairement au deux tiers dans la terre.
Celui-ci n'est pas enfoui, mais comme tombé ou simplement poussé. Volonté symbolique ou artistiques de ces constructeurs ???
Derrière les moais, le versant du volcan Rano Raraku où étaient tailllés les moais directement dans la roche.
Le site offre également un superbe aperçu sur l'alignement le plus célèbre de l'île, les moais du Ahu Tongariki. Nous serons à leurs pieds tout à l'heure !
Le sentier mène doucement vers les hauteurs où sont taillés les moais. Sur le chemin, un "sage" semble en pleine adoration devant les sommets du volcan. Ce moai agenouillé (si on peut vraiment l'appeler ainsi) s'appele "Tukuturi" et a été taillé ailleurs, dans les scories rouge du volcan voisin Puna Pau. S'il est différent de ses congénaires, c'est parce qu'il a été fait à une période antérieure ou postérieure aux moais traditionnels.
Nous voici devant les tailles inachevées des moais encore enclavés dans leur roche originelle.
Un gigantesque moai allongé attend désespérément que l'on vienne finaliser son tronc encore brut.
On peut contourner le volcan par sa gauche et accéder au cratère où un lac a pris place.
Sur les bords du cratère, d'autres moais (innaccessibles ceux-là) protègent la partie intérieure du volcan.
Nous laissons Rano Raraku pour la pause pique-nique tout en gardant un oeil lointain sur le versant Est du volcan ici en arrière plan du panoramique.
L'après-midi commence par le lieu le plus envoutant de l'île, où se ressent tout le sacré qui imprègne ce petit bout de terre isolé dans l'immensité de l'océan.
Sur le ahu Tongariki, 15 géants se dressent fièrement dos à l'océan, comme si toute la tribu était venue se présenter, convoquée par le Dieu de l'île.
Les géants s'alignent sur 100 mètres de longueur.
Ces Moais n'ont pas toujours été ainsi sur leurs deux pieds. En effet, durant les guerres tribales, toutes les statues ont été renversées. Certaines ont même été emportées vers le centre de l'île par un énorme tsunami en 1960 ! Une équipe japonaise a depuis fait tout le travail de restauration et remis définitivement en place les statues en 1996. L'île a d'ailleurs été inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1995.
On peut approcher les Moais jusqu'à la plate-forme (ahu) qui est composée de gros galets et de petits cailloux.
On peut facilement faire le tour du ahu et ainsi voir de près tout le travail de taille sur le dos des moais.
Un seul des 15 géants a gardé sa coiffe en scorie rouge.
La restauration n'est pas forcément fidèle à la position originelle des statues. D'autant plus qu'elles n'étaient pas 15 sur le site mais bien plus. Cette statue allongée sur le dos n'a pas été mise avec ses petits copains sur le Ahu mais laissé seule ici. En arrière plan, le proche volcan Rano Raraku où ont été taillées les statues.
Et voici, dans l'ordre de gauche à droite, les portraits des 15 moais, comme ça, pas de jaloux !
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On ne le remarque pas tout de suite mais les statues ne sont pas taillées si grossièrement que ça. Observez les mains jointes sous le ventre de nos géants.
Quelques pukaos perdus laissant leurs propriétaires complétement chauves... A droite, un seul moai sur ses deux pieds fait bande à part. Peut-êre désigné par les siens à un tour de garde sans fin...
Autre site, autres moais. Ceux-ci ont clairement été poussés de leur ahu. Leurs pieds y reposent encore mais leurs têtes s'enfoncent piteusement dans le sol...
Autre site mais même situation. Les trois moais boudent faces contre terre...
Pour changer des statues renversées, nous nous dirigeons vers les falaises qui reçoivent à leurs pieds le bleu du pacifique...
Un passage permet d'accéder à une grotte dont deux galeries débouchent directement à mi-falaise sur l'océan. Lampe frontale ou led du smartphone obligatoire !
Mardi15novembre
Notre dernière journée sur l'île commence sur les douces pentes du volcan Puna Pau où les tailleurs de pierre venaient fabriquer les pukaos des moais.
Pourquoi ici ? Car c'est uniquement ici que se trouvaient les scories rouges donnant la couleur aux chapeaux-coiffes des géants. Cette roche est de la lave répandue au centre du cône du volcan (là où la température est beaucoup plus élevée). Cette température élevée permit une plus forte oxydation du fer contenu dans le magma refroidit, donnant la couleur rouge à la roche.
Sous le pukao était creusée une cavité pour bloquer la coiffe sur la tête des Moais.
Retour à nos Moais où, comme à Ahu Tongariki, nous trouvons des statues alignées, mais en plus faible nombre puisqu'elles sont sept.
Nous poursuivons avec une grotte où un arbre a posé ses valises depuis 1938, date de la dernière habitation humaine de la grotte... Il s'agit en fait d'un tunnel de lave rappelant une fois de plus que l'île est née du volcanisme. La lave s'est refroidit en surface et a continué à s'écouler sous terre laissant une longue cavité se former.
A l'intérieur, il ne faut pas hésiter à s'engouffrer dans la galerie avec une lampe. Les plafonds sont recouverts par endroit de minerais dorés faisant scintiller la grotte...
La sortie se fait par une petite cavité qu'on passe à l'aide d'un monticule de pierre. Il faudra donc faire preuve d'un peu d'acrobatie si vous ne voulez pas rebrousser chemin !...
A quelques minutes de marche, on rejoint ensuite la falaise avec ses vagues bleues qui viennent se briser sur ses parois.
Seule véritable plage de l'île et pour cause elle est artificielle, y compris les palmiers importés depuis les continents.
Petite pause baignage dans l'eau pas si chaude que ça...
Ici aussi, nous retrouvons sept moais (plus ou moins entiers) qui profitent du sable juste à côté des palmiers. Mais regardant vers le centre de l'île comme à l'accoutumé, impossible pour eux de profiter des levers de soleil sur le Pacifique...
Sur la plage, toujours garder son chapeau ! Encore faut-il avoir une tête...
Les pukaos ne sont jamais identiques non plus. Certains sont légèrement coniques ou n'ont pas (ou plus ?) de chignon.
Ces moais ont de grandes oreilles. On distingue ainsi les différentes tribus de l'île par certaines caractéristiques physiques des statues.
Oh mais j'avais mal compté, il y a 8 moais !...
Sur ce site, le plus grand moai de l'île (9,8 mètres) voulant récupé son pukao qui s'envolait s'est pris les pieds dans son ahu et a malheureusement chuté se brisant en deux du même coup...
A côté, un cercle de pierres entoure 4 gros "galets-oeuf" et un plus imposant, sensé représenté la naissance...
Changement de thème avec les pétroglyphes de Papa Vaka. On a beau avoir la description des dessins, difficile de reconnaître grand chose...
Nous revenons sur le magique Ahu Tongariki, mais un peut trop tard car le site ferme... Peu importe, nous prendrons des photos des murs de l'enceinte qui entoure tout le site !
Le gardien isolé de la tribu de Tongariki...
Leur imposante taille ne se ressent que lorsque l'on se trouve à leurs pieds (he oui, il faudra faire le voyage cher visiteur !)... Le plus grand de ces moais atteint les 9 mètres !
Voilà, une bonne journée remplie de Moais qui se termine par un dernier coucher de soleil devant le camping. Demain matin, nous reprenons les airs pour rejoindre le continent pour la dernière partie du voyage dans le désert d'Atacama tout au nord du pays...
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