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Bali Nord - LovinaIndonésie 2010
Porteur de soufre au Kawah Ijen
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Samedi16octobre
5 heures du matin. Nous voici au pied du volcan Kawah Ijen.
Cela restera mon meilleur souvenir de ce voyage, non pas pour le volcan, bien que très joli, mais pour ceux qu'on appelle les "porteurs de soufre" (pencari en indonésien), également nommés "mineurs du soufre" (sulfur miner) ou même "forçats du soufre".
Forçat est sans doute le mot le plus juste. Au sein même du cratère, où demeure le lac le plus acide au monde, des hommes extraient des blocs de soufre, résultats de la cristallisation du minerais contenu dans les fumerolles qui s'échappent du volcan. En plus des émanations qui attaquent leurs poumons, ils portent en moyenne 80 kilos sur leurs épaules pendant 2 km, et tout cela à flanc de cratère. Pour donner une idée, j'ai mis 1h30 pour parcourir la partie facile, et non sans difficulté... Et bien sûr, je n'avais que mon appareil photo à porter.....
L'entente est tout à fait cordiale entre les touristes et les mineurs. Cela leur permet d'avoir une journée moins ennuyeuse. A chaque montée vers le cratère, de nouvelles rencontres, de nouveaux visages. Certains s'improvisent guides, et avec de la chance, s'il y a rémunération, ils pourront éviter un aller-retour de plus avec le soufre sur le dos.
C'est ce que va faire Imam, en tee-shirt jaune sur la photo, qui va nous prendre sous son aile et nous accompagner jusqu'en haut !
A mi-parcours, les mineurs peuvent faire une pause dans ces cabanons pour peser leur chargement.
L'occasion pour nous de tester le poids des paniers... Personnellement, je n'ai pas pu les soulever d'un seul millimètre...
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Les deux charges pèsent en moyenne 80 kilos... Imam nous fera la démonstration qu'il est bien possible de les soulever... Malgré, une apparente facilité, ces paniers à balancier s'enfoncent dans leurs épaules et les meurtrissent véritablement. Imam nous montrera ses impressionnantes cicatrices laissées par des années de portage.
Pour vous en convaincre, je vous invite à aller voir cette photo de Imam, prise en mai 2009 par le magasine Life :
www.life.com
Panorama sur le volcan Gunung Raung situé à une vingtaine de kilomètre à l'ouest du Kawah Ijen.
Discussion avec Imam et un touriste qui vient de Bali. Et oui, il n'y a pas que les occidentaux qui prennent des vacances !
Et entre deux conversations, quelle n'est pas ma surprise d'apprendre qu'Imam est sur Facebook ! Ni une, ni deux, je lui demande de m'écrire son adresse sur mon téléphone ! En échange je lui promets de lui envoyer quelques photos !
En arrière plan, le volcan Rante (gunung Ranti) à 4 km au sud-ouest.
Le sommet approche, la végétation change brutalement.
Et nous voici tout en haut du cratère. Des nuages de gaz acides arrivent tout droit du bas du cratère selon le bon vouloir du vent. Imam nous conseille fortement de nous protéger la bouche avec du tissu pour éviter de trop respirer ces émanations.
Imam refuse que nous descendions en bas du cratère où les mineurs extraient le soufre. Trop dangereux... Il va donc nous emmener encore plus haut de l'autre côté du cratère d'où nous pourrons voir la "solfatare" (l'endroit d'où sort le soufre).
Aucune protection spéciale pour les mineurs. Seulement des foulards et de simples bottes de caoutchouc...
En continuant la marche, nous longeons le bord du cratère et pouvons commencer à voir le lac dans son ensemble ainsi que la solfatare juste à son bord.
Imam est plein de surprise. Sur la dernière pente, il entame une chanson typique de la région. Je le suis, caméra à la main, jusqu'au magnifique paysage qui va se dévoiler à nous !
Zoom sur la solfatare :
C'est ici, coincés entre le lac d'acide et les fumeroles tout aussi dangereuses, qu'à coup de barre à mine, les mineurs sortent les blocs de soufre. Chaque moment passé ici diminue un peu plus leur santé. Cette prise de risque est motivée par le salaire qu'ils gagneront. Ils sont payés au kilo et si la quantité rapportée est suffisante, ils pourront obtenir une rémunération meilleure que s'ils étaient restés dans la vallée. Et surtout, ce salaire leur permettra de mieux faire vivre leur famille...
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Imam profite pleinement de ce bon temps passé loin du soufre. On sent chez lui une fibre artistique. En plus d'être excellent chanteur, il va prendre plaisir à faire des photos du volcan avec nos appareils photos. On sent qu'il aime ce volcan, qu'il le trouve beau. Et il aime nous le faire partager.
Et nous voici tous les 7 ! C'est cette même photo que j'ai envoyé par la suite à Imam que vous pouvez retrouver sur son blog ! He oui, car en plus d'être chanteur, preneur de photo et facebookeur, il a également son propre blog ! Il y raconte d'ailleurs en quelques lignes cette matinée passée avec nous ! Vous pourrez également en apprendre beaucoup plus sur lui !
imamijen.wordpress.com
Alors que je leur demande de se mettre dos à dos en formant un cercle, je tourne autour d'eux et plongeons subitement dans la 4ème dimension. Sans doute, une faille dans l'espace-temps due à l'atmosphère acide du Kawah Ijen... 
C'est bien beau tout ça, mails il faut repartir et refaire tout le chemin en sens inverse !
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Dans le cratère, les hommes remontent le soufre par un périlleux et dangereux chemin escarpé.
Difficile de croire que de telles conditions existent au 21ème siècle... Et pourtant, c'est bien là devant nos yeux...
Et voilà, nous laissons derrière nous, Imam et les porteurs de soufre. Journée mémorable. Merci à toi Imam ! 
Nous reprenons la route (très caillouteuse. Il faudra descendre pour alléger le van...) pour rejoindre la côte Est et le ferry qui nous emmenera sur l'île de Bali.
Sur la route, nous faisons une petite halte dans une plantation de caféier
