Népal 2017
Lumbini, lieu de naissance du Bouddha
Jeudi16novembre
Nous voici sur le parking de la gare routière de Pokhara, où commence notre second voyage, bien plus touristique et culturel que nos 15 derniers jours de trek. Notre première étape est une petite ville tout au sud du pays à la frontière avec l'Inde : Lumbini, qui n'est autre que la ville natale de Siddhartha Gautama, dit Bouddha... Rien que ça...
Lumbini est théoriquement pas très loin de Pokhara, puisqu'à vol d'oiseau, seule une centaine de kilomètres séparent les deux villes... Oui mais voilà, au Népal il existe un coefficient multiplicateur qu'il ne faut jamais omettre dans ses estimations de trajet...Premièrement, oublions le théorème qui dit que le trajet le plus court entre deux points est la ligne droite, ici d'autres lois s'appliquent et fait se courber l'espace afin que la ligne droite de 100 km deviennent une jolie courbe de 260 kilomètres... Cela reste raisonnable me direz vous, mais c'est sans compter l'autre paramètre "temps", qui là aussi se voit dilaté dans des proportions déraisonnables puisqu'il nous faudra presque 11 heures pour atteindre Lumbini !
Les véritables paramètres sont en fait les travaux et les accidents de circulation. En effet, lorsqu'ils arrivent, les routes sont totalement bloquées et rien n'est fait pour laisser passer les voitures sur les côtés... Il faut attendre parfois une heure avant que le passage soit dégagé, créant pendant ce temps là des bouchons énormes de bus et de camions...
Pour patienter dans les pas très confortables bus, pas grand chose à faire, si ce n'est regarder défiler le paysage et de temps en temps jeter un oeil au film "peplum-bollywood" diffusé en népalais, "La Légende de Baahubali" en l'occurrence, un des plus grands succès indiens de 2015, mais aussi le film le plus cher de l’histoire du cinéma indien...
Arrêt "dal bhat" à Jugedit pour le déjeuner.
Un serveur passe avec une grande gamelle de riz, servi à volonté.
Arrêt carburant à la station-service de Shanti Tole. De quoi faire les derniers 50 kilomètres qui nous séparent de Lumbini en seulement 1h30, soit une vitesse très proche de celle de la lumière...
Vendredi17novembre
Nous voici donc dans l'un des lieux les plus sacrés de la planète, du moins pour les 500 millions d'adeptes du bouddhisme : Lumbini, le lieu de naissance de Bouddha. Nous nous sommes réservés une seule journée pour découvrir le site, ce qui est suffisant quand on veut juste visiter l'enceinte de 5 km². Cette grande enceinte rectangulaire recouvre les jardins sacrés au Sud, les monastères au centre, et la grande pagode de la Paix tout au Nord. Nous commençons par le Sud avec la véritable zone désignée comme étant celle où est né Bouddha. Le site sera inscrit au patrimoine de l'Unesco en 1997.
Avant de franchir la porte des jardins sacré, le bon bouddhiste se remémorera les 5 principes du bien vivre ensemble grâce au Pancha Sila :
- J'observe, en m'abstenant de tuer tout être vivant.
- J'observe, en m'abstenant de prendre ce qui ne m'appartient pas.
- J'observe, en m'abstenant de commettre des agressions sexuelles.
- J'observe, en m'abstenant de mentir.
- J'observe, en m'abstenant de prendre des drogues.
Pour pouvoir fouler le sol qui vit naître le Bouddha, il faut enlever ses chaussures et les déposer dans ses étagères en plein air.
Dans ce bâtiment blanc se trouve les vestiges du temple (-300 av JC) qui fut construit autour de l'empreinte du pied de Bouddha, car selon les textes sacrés, dès sorti du ventre de sa mère (la reine Mayadevi), il "posa le pied au sol et pris possession symboliquement de l'Univers en se tournant vers les points cardinaux".
L'empreinte du pied est toujours visible sur une pierre placée au sol derrière des vitres de protection. Mais hélas il est interdit de prendre des photos... Il vous faudra donc aller là-bas pour le voir (ou alors utiliser google image...), vous ne verrez alors pas grand chose car il faut y deviner une vague forme pour y voir quelqu'empreinte que ce soit... On peut également y voir la sculpture de la nativitié, sculptée au 4ème siècle. Là aussi, il n'en reste pas grand chose...
Juste à côté, le bassin sacré où Mayadevi se baigna juste avant d'accoucher de Bouddha, soit en 623 avant JC...
Cet arbre n'a sans doute pas connu l'heureux évènement, mais il a sûrement croisé bien des pèlerins venus se recueillir ici.
Drapeaux à prières et moines sont rassemblés autour de cet arbre, symbole indissociable de l'histoire de Bouddha.
Les moines en lecture silencieuse sous les drapeaux aux textes sacrés.
La flêche du Stûpa où les yeux de Bouddha regardent le monde vers les 4 points cardinaux.
Le pilier d'Ashoka. Ce fut à sa découverte lors de fouilles en 1896, que Lumbini sortit de l'oubli. L'inscription gravé sur la colonne datant de 249 av JC est considéré comme la preuve qu'est bien né ici le Bouddha : "20 après son couronnement, le roi Piyadasi (Ashoka) visita en personne Lumbini, lieu de culte, car c'est ici que le Bouddha, le sage des Sakyas est né. Il construisit un mur pour délimiter précisément le lieu de naissance du Bouddha et érigea une colonne pour commémorer sa visite. Parce que Bouddha est né ici, il a exempté le village de taxes des impôts habituels sur leurs revenus agricoles".
Nous quittons les jardins sacrés pour remonter vers le nord où d'autres bassins naturels accueillent des aigrettes non moins sacrées...
La remontée vers la partie nord du site passe par la statue du jeune Bouddha Bodhisattva, tout d'or vêtu. Bodhisattva est le nom donné au Bouddha sur toute la période qui a précédé son accès à l'Eveil.
Selon la légende, après être né, Bouddha fit sept pas, un bras levé vers le ciel et l'autre bras dirigé vers le sol, signifiant qu'entre le ciel et la terre, entre l'esprit et la matière, un pont est possible, via l'enseignement du Bouddha.
La statue a été restaurée en 2012.
Les enfants, contrairement aux adultes, ne demandent pas à nous prendre en photo, mais plutôt à poser devant nos appareils. Façon ludique et facile pour eux d'approcher ces mystérieux occidentaux voyageurs.
Nous continuons notre marche et arrivons à la flamme de la Paix, d'où nous pouvons apercevoir à l'opposé, dans l'axe du grand canal, la pagode blanche de la Paix que nous rejoindrons au cours de la journée.
Cette flamme offerte par les Nations Unis fut allumée en 1986 par Birendra Bir Bikram Shah, roi du Népal qu'il restera jusqu'à son assassinat en 2001...
Cette cloche a été imaginée par Tarthang Rinpoche dit Tarthang Tulku, moine tibétain venu se réfugier aux Etats-Unis en 1968.
Il est possible de naviguer sur le canal, mais nos 15 jours de trek ne nous ont pas habitués à ce genre de facilité...
L'irresistible envie de prendre en photo l'occidental de passage est passé en version 2.0. Maintenant, il faut partager la vedette avec le propriétaire du smartphone ! . La vague selfie ayant submergé la planète tout entière, il ne suffit plus d'immortaliser un souvenir, il faut maintenant cadrer son propre visage au 2/3 de la photo, passant ainsi, l'objet de la prise de vue au second plan, voire au troisième... Mais grâce à la perche à selfie, la prise de distance gagne un peu en profondeur, inspirant l"auto-photographe" à peut-être en faire autant !
Ceci étant fait, nous allons pouvoir commencer à nous balader de monastère en monastère et de temple en temple ! Depuis les années 70, l'ONU et l'UNESCO ont invité tous les pays du monde à venir "sauver" Lumbini, dont l'abandon mettait en péril les vestiges du berceau du Bouddhisme. Pour se faire, les pays volontaires devaient construire des temples inspirés par les lieux, afin de faire de Lumbini un centre touristique et religieux de premier plan... Hélas, nous allons le voir, le résultat est plutôt mitigé...
La zone des monastères est divisée en deux parties, séparées par le canal. A l'Est, la partie Mahayana "Grand Véhicule". A l'Ouest, la partie Theravada "petit véhicule". Ce sont deux branches du bouddhisme, l'une plus ancienne (le petit véhicule, plutôt représentée dans le Sud de l'Asie) et l'autre, plus récente (le grand véhicule, présente surtout dans le Nord de l'Asie).
Nous nous lançons dans la partie ouest "Petit véhicule" avec le centre mondial pour la Paix et l'Unité.
Un bassin miroir d'eau est entouré de plusieurs pagodes.
... et des fleurs de lotus.
Et s'enchaînent les temples, pays par pays. Ici le Canada. A l'intérieur des temples, les photos ne sont pas toujours autorisées.
Certains pays comme la Chine ont beaucoup investis. Normal pour le premier pays en nombre de pratiquants bouddhistes.
Xuan Zang : "Moine bouddhiste chinois, l'un des quatre plus grands traducteurs des soutras bouddhiques de l'histoire de la Chine." © Wikipedia
Dans l'entrée du monastère Zhong Hua, les gardiens des quatre points cardinaux : Dhritarashtra (l'Est), Virudhaka (le Sud), Virupaksha (l'Ouest) et Vaisravana (le Nord).
Le Bouddha rieur.
Les jardins autour du temple.
A l'intérieur du temple, le Bouddha en position "Bhumisparsa Mudra" ou prise de la terre à témoin. La croix svastika est gravée sur sa poitrine, à ne pas confondre évidemment avec la croix dite "gammée" hélas réutilisée (en miroir) par les nazies...
Un mini Bouddha montrant à la fois le ciel et la terre au pied du grand Bouddha. A vous de le retrouver sur la photo d'ensemble ci-dessus !
La statue du moine bouddhiste Benhuan (1907-2012), maître Zen et chef religieux en Chine. Il a occupé plusieurs postes, comme premier abbé du temple de Hongfa à Shenzhen, dans le Guangdong. Il était également président honoraire de l' Association bouddhiste de Chine en 2010, occupant ce poste jusqu'à sa mort en 2012. © Wikipedia
La Corée du Sud a fait dans la démesure avec son temple Dae Sung Shakya. On est bien loin du modeste bâtiment qui protège l'empreinte de pied du Bouddha. Mais l'intérieur (photos interdites...) est singulier et vaut le détour ! Inspiration zen assurée...
Voici la zone réservée au pays hôte, le Népal.
Toujours la pause, tu prendras...
Nous ne verrons que la porte du temple vietnamien qui semble en travaux.
Et hop c'est l'heure du déjeuner. 4 heures que nous déambulons, nous profitons donc pour quelques roupies d'un rickshaw de passage pour accéder à la zone des restaurants.
Nous rentrons dans le premier restaurant venu. Nous sommes les seuls clients , du moins dans un premier temps car en deux temps trois mouvements, une classe en sortie pédagogique vient s'installer transformant du même coup notre havre de paix en cantine scolaire quelque peu agitée...
Ici, menu unique, dal bhat bien sûr !
A côté des restaurants, toutes les boutiques à souvenirs et danrées périssables sont à disposition des pèlerins touristes.
Mais le meilleur souvenir, c'est évidemment sa trombine avec un européen sur Facebook...
Nous reprenons notre litanie des temples avec Singapour qui est en restauration donc inaccessible...
The great Drigung Kagyud lotus Stupa, une des portes d'entrée vers le temple allemand, un énorme stûpa très coloré...
Ici, les déesses font office de poignées de porte...
Un Bhavacakra, la roue de vie.
Dehors, quelques scènes avec des statues pour raconter la vie de Bouddha.
Et de grands moulins à prières...
..qui font le bonheur des enfants.
Le temple Linh de la France, plutôt sobre.
Boisson Sprite et biscuits Canggih. Il n'y a pas de petites offrandes...
Aucun rapport avec le temple. Quoique... Pour un bouddhiste, cette superbe guêpe est peut-être la réincarnation d'un futur grand Lama.
Nous en avons fini de la partie Ouest du site. Nous prenons un rickshaw pour rejoindre tout au nord la grande pagode de la Paix. Imaginée par le japonais Nipponzan Myohoji, elle est inauguré en 2001. Elle mesure 41 mètres et tout en haut, des reliques de Bouddha y ont été déposées.
Au quatre coins du stûpa, des statues recouvertes de feuilles d'or représentent quatre étapes de la vie de Bouddha. Côté ouest, la fin de sa vie physique avant l'Eveil (Parinirvāṇa).
De nouveau, un groupe d'enfants demande à être pris en photo... avec posture défilé haute couture évidemment...
Et enfin au Sud, la naissance du Bouddha pointant ses mains vers la terre et le ciel.
La pagode du Selfie...
L'immense devient accessible quand les marches sont petites. Ainsi atteindras-tu les sommets, petit homme.
Nous passons aux temples placés du côté Est du site. Nous intégrons donc le "Grand Véhicule" de la religion bouddhiste, à commencer par le monument immaculé de la Thaïland, inspiré du temple Wat Rong Khun.
Un tout autre style pour l'Inde.
... notamment avec cette porte soulevant en toute simplicité le temple d'Angkor Vat...
Le temple birman.
Son superbe stûpa d'or renferme des reliques de Bouddha.
Le Soleil donne des signes de faiblesse, il ne va pas tarder à aller se coucher. Ca tombe bien, nous arrivons au dernier temple, srilankais de nationalité.
Juste à côté, un moine noue au poignet des touristes des "bracelets-ficelles" pour que la chance ne soit jamais très loin du porteur. Je me laisse "ligotter" par le gentil bonze et 10 mois après, à l'heure où j'écris ces lignes, le Népal ne m'a toujours pas quitté.
Pas de murs mais des colonnes pour soutenir le toit habritant fresques et satues de Bouddhas.
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