Népal 2017
Patan
Jeudi23novembre
Dernier jour de notre voyage népalais ! Nous rejoignons Patan, située dans l'agglomération sud de Katmandou. Patan est également appelée Lalitpur, la Cité de la Beauté. Tout un programme !
Pour la troisième fois, nous voici dans un Durbar square ("place du palais" en népalais). Après Katmandou, Bhaktapur, voici celui de Patan ! Lui aussi a été inscrit en même temps que les autres en 1971 au patrimoine mondial de l'Unesco.
Détail des tunalas. Finalement, ces charpentes sculptée sont l'équivalent des vitraux dans nos églises occidentales. Elles entourent tout l'édifice et représentent des figures religieuses de premier plan, avec au bas de l'ouvrage une petite scène.
Les représentations du fleuve Gange sur une tortue, et de la rivière Jumna sur un makara, animal mythologique entre l'éléphant et le poisson...
Entre dorures et boiseries minutieusement sculptées, pas de doute, nous sommes bien dans un palais royal...
Comparez cette gravure à une photo contemporaine. Pratiquement rien à changé depuis le moyen-âge ! (photos de photos exposées au © Palais Royal)
Derrière le palais, les pièces récupérées après le dernier séisme pour les restaurations à venir.
Dans la cour Sundari Chowk.
La fontaine Tusha Iti du 17ème siècle dans la cour Sundari Chowk. La baignoire en pierre du roi... En toute simplicité...
Retour à l'extérieur du palais où une colonne soutient la statue du roi en prière Yoga Narendra Malla sous l'ombre du cobra...
Perché sur le toit, un petit singe lève fièrement son arme. La statue du dieu-singe Hanumān ?
Entrons dans le musée de Patan. Il est très réputé, et voici un petit florilège de ce qu'il renferme.
De gauche à droite : Akshobya, l'Impertubable (Népal, 12ème siècle). Shakyamuni, le Bouddha historique (Népal, 12ème siècle). Milarepa (Tibet, 14ème~15ème siècle). Padmasambhava, le Grand Magicien-Enseignant (Tibet, 17ème siècle).
Bhrikuti, "The Frowner', déesse de la compassion (Népal, 17ème~18ème siècle).
Manuscrit tantrique ésotérique (Népal, 16ème~19ème siècle).
Indra, varada mudra (9ème~10ème siècle).
Manuel de référence de métalurgie pour la fabrication de statues (Népal, 18ième siècle).
De gauche à droite : le Bouddha Shakyamuni (Népal, 17ème~18ème siècle). Vajrapani (Tibet, 15ème~16ème siècle). Padmapani Lokeshvara, la Bodhisattva de la compassion (Népal, 16ème~17ème siècle). Tara aux sept yeux (Tibet, 17ème~18ème siècle).
Narada, le musicien céleste (Népal, 15ème~16ème siècle).
A gauche, la Tara blanche aux sept yeux (Tibet, 18ème~19ème siècle). A droite, Adinatha en méditation (Inde, 1593).
Fin de la visite culturelle du musée. En sortant, je reprends en photo le mystérieux Hanuman qui de dos fait plutôt penser à Shiva avec son trishula (trident) auquel il manque une dent...
Au nord du Durbar square, le temple Bhimsen avec son "Pataka" descendant du toit. Cet ingénieux toboggan céleste permet aux Dieux de descendre sur Terre.
Au hasard des rues, attention de ne pas marcher sur les offrandes disposées un peu partout !
Nous quittons le monde hindou de Durbar square pour rejoindre le temple d'Or, Hiranya Mahavihar, bouddhiste de son état.
Comme son nom l'indique, les dorures brillent de partout ! Le temple date du 12ème siècle.
Vishnou et ses douze bras. Pour le saluer, préférons-lui la bise beaucoup plus rapide, plutôt que le serrage de mains...
Singe tenant un jacquier (Artocarpus heterophyllus) entre ses mains.
Moulins à prières de luxe...
Après cette visite d'or et de bronze, nous parcourons les charmantes rues menant à Kumbheshwar.
Autour des temples, il n'est pas rare de croiser des fidèles en entretien avec des brahmanes. Durant cette "consultation" et moyennant finance et offrandes, le religieux délivre ses conseils au rythme des rituels religieux.
Nous arrivons à Kumbheshwar où se trouve un temple dédié à Shiva. Mais manifestement, l'attention du jour n'est pas dirigée vers Shiva et son temple. La place est occupée de toute part, par des petits groupes entourant des foyers où brûlent des offrandes.
Nous sommes en fait en pleine cérémonie du Bel Bibaha (également apelée ihi) ! Ce rituel newari, ancien et sacré, consiste à marier au Dieu Vishnu (d'où le choix du lieu) les jeunes filles avant leur puberté, avec comme témoin le fruit bael (coing du Bengale, Aegle marmelos), symbole du ce même Dieu Vishnu. L'objectif de ce rite, selon la croyance, est de donner à la future femme, la meilleure des fertilités...
Le rituel se déroule traditionnellement en trois jours. Le premier jour (Dusala Kriya) est occupé à la préparation des jeunes filles avec entre autres, un bain purificateur et des rituels avec la grand-mère paternelle. Le deuxième jour (Kanyadan), le plus important, celui auquel nous sommes en train d'assister, les enfants habillées en mariée se voient "offertes" à Vishnu par leurs propres pères.
L'habit traditionnel est à la hauteur de l'évènement, c'est à dire un mariage. Ce "mariage" semble peser bien lourd sur les frêles épaules des jeunes enfants.
Toute se déroule dans une ambiance assez joyeuse. A l'évidence, l'évènement est d'une grande importance dans la vie de toute la famille.
Ha tiens, il est là le temple Kumbheshwar qu'on était venu voir. On l'avait complètement oublié...
"Les Newars sont les premiers habitants de la vallée de Katmandou au Népal. Ils parlent le néwar, également appelé nepālbhāsha, une langue tonale asiatique du groupe tibéto-birman de la famille des langues sino-tibétaines. Les Newars sont environ 1,2 million d'habitants. Ils sont majoritairement agriculteurs, commerçants et artisans ; depuis ces dernières décennies l'industrie prend son essor. D'après le recensement de 2001, 84,13 % des Newars sont hindous et 15,31 % sont bouddhistes. © Wikipedia
Nous sommes pratiquement les seuls occidentaux mais nous sommes totalement laissés libre d'assister à l'évènement. Ce père est même fier de poser devant mon appareil avec sa fille tout juste mariée.
A droite, des offrandes dont le fameux fruit "Bael" au milieu des pétales et billets.
Rappelons tout de même qu'au Népal, dans la majorité des "vrais" mariages, le choix n'est pas laissé aux mariés. Ce sont encore les parents qui décident de l'union de leurs enfants... Souhaitons à cette jeune fille, que d'ici sa majorité, les choses évoluent vers un peu plus de liberté...
Et au milieu de cette effervescence, les bougies se consument, imperturpables...
Nous en avons pris l'habitude dans chaque Durbar square, nous grimpons sur les terrasses pour profiter d'un beau panorama sur la ville. Nous voici donc sur celle du Durbar Café avec un lassi chocolat et un café...
La rue Tichhu Galli.
Dans une cour dérobée, le temple aux 9999 Bouddhas apparaît engoncé dans ses 9999 échafaudages.... Le dernier séisme a rendu bien fragile cet immense architecture "shikhara" reconnaissable à sa forme en "pain de sucre". L'édifice est une réplique en plus petit, du temple de la Mahabodhi en Inde situé à côté de l'arbre où Bouddha a connu l'Illumination.
Voici un tout petit échantillon des 9999 représentations du Bouddha présentent ici...
Nous continuons l'exploration des environs et arrivons au monastère Rudravarna Mahavihar.
Souvent présent à l'entrée des temples, un miroir me permet ici de vous faire un petit coucou !
Collection de statues d'animaux.
Le Dieu Brahma retrouve des couleurs sur les tunalas.
Au quatre coin de la cour, 4 singes nous présentent divers fruits : jacquiers, citrouille, banane... Et tout ça dans le plus simple appareil...
Et au milieu, un seul homme, Juddha Shamsher Jang Bahadur Rana, premier ministre du Népal de 1932 à 1945, mais aussi papa de vingt fils et vingt filles...
Pour notre dernière soirée avant de reprendre l'avion pour la France, et comme nous nous l'étions promis 8 jours auparavant, nous retrouvons Narayan, notre guide pendant nos 15 jours de trek dans les Annapurnas ! Et quel honneur pour nous, il nous invite chez lui, pour que nous puissions rencontrer sa femme et son jeune fils !
A notre point de rendez-vous, une fanfare nous attend ! Mais Narayan n'y est pour rien, c'est juste la fête pour un mariage voisin.
Nous sommes reçus comme des princes. Narayan nous prépare son plat préféré (et national de surcroît), le Dal bhat ! La bouteille de vin est même débouchée pour l'occasion ! Il ne pouvait y avoir de meilleures façons pour terminer ce voyage ! Merci pour tout Narayan et peut-être à bientôt pour gravir de nouveaux sommets !
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