Chili 2016
L'île de Pâques : Ahu Tahai et le volcan Rano Kau
Samedi12novembre
Nous allons bientôt atterrir à Santiago après 3 heures de vol depuis Punta Arenas. Au fond, les sommets enneigés de la Cordillère des Andes...
Puis nous redécollons après 2 heures d'attente pour survoler 5 heures durant le pacifique et rejoindre l'île de Paques !
Et nous voici presque à 4000 km de Santiago, au-dessus de la toute petite île de Pâques, que l'on peut voir en totalité par le hublot de l'avion. Rapa Nui (le nom local de l'île) ne fait qu'une vingtaine de kilomètres de large !
L'aéroport Mataveri où l'on descend directement sur le tarmac. La piste est l'une des plus longue au monde. En 1986, les américains ont agrandi la piste pour qu'elle puisse recevoir la navette spatial en cas de problème...
Le temps de récupérer nos bagages, la gérante du camping où nous allons nous installer nous reçoit en nous passant évidemment un collier de fleurs autour du cou ! Ici, l'influence est bien plus polynésienne que chilienne !
Le camping principal de l'île est à quelques mètres de l'océan. Pas besoin d'emmener sa tente et son sac de couchage puisqu'ils sont fournis.
Le temps est radieux et nous allons enfin pouvoir profiter de nos shorts et manches courtes ! Deux semaines que nous bravons le temps gris de la Patagonie, ça va nous faire du bien !
Petite promenade de fin d'après-midi qui passe par la rue principale de la seule ville de l'île, Hanga Roa. Nous sommes coutûmier du fait maintenant, nous croisons de nouveau une pancarte indiquant la voie à suivre en cas de tsunami...
Les collines "nues" de tout arbre de l'île de Pâques. L'île est en effet connue pour cela mais depuis, des forêts ont pu être replantées.
Un avion atterri. Ce ne sont pas eux qui nous dérangeront car ils sont peu nombreux. Seuls 2 aéroports desservent l'île, Santiago du Chili et Papeete (Tahiti).
Au bas de Hang Roa, quelques mètres de plage permettent de se baigner à l'abris des grosses vagues arrêtées par une digue. Je m'exécute donc mais pas longtemps car il est quand même bien froid ce Pacifique ! Par contre de l'autre côté de la digue, les surfeurs s'en donnent à coeur joie sur leurs planches. Du coup moi aussi, avec mon appareil photo !
Des pancartes roses des vents indiquent en miles nautiques, les distances de l'île avec les grandes villes. San Fransisco 7090 mn (13130 km), Honolulu 3969 nm (7350 km), Marseille 8684 nm (16082 km), Hong Kong 9702 mn (17968 km)...A priori, ce n'est pas le chemin le plus court !
Retour devant le camping, où le soleil vient bleuir les vagues déchaînées de l'océan...
A quelques pas de notre tente, deux (faux) Moais tiennent la garde. Demain, nous irons voir quelques uns des originaux...
Repas frugale avec une empanada "hot-dog"...
Puis petite séance astronomique avec Vénus qui elle aussi ne va pas tarder à aller se coucher...
Dimanche13novembre
Petit-déjeuner dans la grande cuisine du camping. Chaque tente a son casier avec le nécessaire pour manger (couverts, verres et assiettes). Les casseroles et poêles sont à la disposition de tous, chacun devant faire sa vaisselle.
Nous passons par hasard par l'église de Hanga Roa. Ca tombe vraiment bien, nous sommes dimanche et c'est la sortie de la messe !
Le prêtre (Bernardo Astudillo Basulto) bénit quelques touristes. Et manifestement, le Vatican a autorisé un savant mélange de catholicisme polynésien rapanui !
L'intérieur de l'église.
Une statue de ce qui semble être un Make-make, l'homme-oiseau, le Dieu de l'île avant qu'elle ne soit colonisée par les européens...
La rue Te Pito o Te Henua devant l'église.
Nous revenons sur la côte au nord de la ville pour nous rapprocher du site Ahu Tahai où nous pourrons voir nos premiers "vrais" Moais. Le site est proche du très simple mais néanmoins très beau cimetière de l'île. Dans ce petit carré, la nature sauvage semble totalement apprivoisée, à moins que cela ne soit l'inverse...
Ces chevaux l'ont remarqué aussi, ce voilier blanc vient ajouter sa petite touche "carte postale" au paysage déjà très photogénique...
Et justement, plus que ce voilier, ce sont bien ces statues qui attirent notre regard... Les Moais de Ahu Tahai sont alignés dos à l'océan. Un autre, un peu à l'écart, regarde aussi vers le centre de l'île...
Avant d'arriver aux statues, une plaque commémore un des archéologues ayant beaucoup fait pour la préservation de l'île : William Mulloy. Il fut enterré à cette place en 1978.
Les statues sont placées sur une plate-forme cérémonielle de pierres, appelé Ahu. Elles ont été placées ici il y a quelques siècles. L'ensemble des Moais de l'île ont été construits entre le 13ème et le 16ème siècle.
Deux Moais sont en retrait. Le premier, nommé Ko Te Riku, porte sur sa tête un "pukao" représentant non pas un chapeau mais une coiffe en forme de chignon. Le second, l'Ahu Tahai, est le plus ancien de l'île, la légende veut que ce soit ici qu'ont accosté les premiers habitants rapanui.
"Ko Te Riku" est le seul moaï à avoir les yeux dessinés. Ils sont faits en corail blanc et la pupille est de la même pierre rouge qui compose sa coiffe.
Retour vers le village, nous passons devant d'autres oeuvres locales mais beaucoup plus modernes.
Nous repassons devant la rose des vents et ses indications en miles nautiques. Valparaiso où nous étions au début du voyage est ainsi l'une des villes les plus proches d'Hanga Roa à 3611 kilomètres d'ici...
j'aime !1 étoile | Frégate du pacifique (Fregata minor). C'est une femelle car le mâle a une poche gulaire rouge sous la gorge. |
Passage par la grotte Ana Kai Tangata où sont visibles des peintures rupestres représentant des oiseaux, animaux très vénérés à l'époque.
A gauche de l'entrée, on devine les peintures pastels roses oranges des oiseaux...
Une autre grotte, envahie par les vagues, sous l'hôtel Iorana.
Nous arrivons enfin au pied du volcan Rano Kau. Il ne nous reste plus qu'à gravir les pentes de la montagne en suivant le sentier pédestre qui traverse un petit bois.
Le Rano Kau est un volcan de type effusif (en opposition à explosif), c'est à dire qu'en éruption, la lave se répand doucement sur les versans du volcan. Mais rassurez-vous, il n'est plus actif depuis sa dernière éruption datant d'au moins 100 000 ans... Le dôme s'est effondré depuis et laisse ce parfait cratère d'un kilomètre de diamètre...
Les parois abruptes du volcan culminent à 300 ou 400 mètres de hauteur.
Le fond du cratère accueille maintenant de multitudes petites mares ou îlots de joncs (Scirpus tatora).
Au loin, on arrive à distinguer les tentes de notre camping !
Nous entamons la marche sur le haut du cratère par la partie Est. De l'autre côté du cratère, en face de nous, se trouve les ruines du village d'Orongo.
Nous ne sommes pas les seuls à profiter de la vue ! Une vache paît tranquillement les herbes de ce pré ex-volcanique...
Nous arrivons jusqu'au bout de ce qu'il est possible de parcourir. Une partie du cratère s'est effondré dans l'océan empêchant la boucle complète en toute sécurité. Dans l'océan, 3 petites îles veillent sur le Rano Kau : de gauche à droite, Motu Nui, Motu Iti et Motu Kao Kao...
Selon les vieilles croyances religieuses de l'île, c'est sur ces îlots que sont nés les rapanuis. Le Dieu créateur Make-Make vint ici déposer un oeuf qui donna naissance aux hommes et femmes de l'île... Plus tard et jusqu'à la fin du 19ième siècle, il en résulta une compétition entre les différentes tribus. Chacune d'entre elles nommait le plus vayant représentant. Ils devaient partir du village cérémoniel Orongo en haut du volcan et à la nage rejoindre les îlots pour y trouver un oeuf sacré de "Motu Nui" (sans doute des frégates puis des sternes). Une fois trouvé, l'oeuf devait être rapporté par le même chemin gravissant du même coup les 300 mètres de falaise... Le vainqueur était nommé "Homme-Oiseau" (Tangata manu) et occupait alors une place de première importance dans l'île.
Nous rebroussons donc chemin (sans oeuf évidemment) pour rejoindre l'autre côté du versant effondré où se situe le village d'Orongo.
Le volcan, lieu parfait pour la promenade dominicale du chien...
Dernier coup d'oeil sur les canaux bleus qui contournent les petits îlots au fond du cratère et arrivons au bout du parcours au village d'Orongo... Hélas, il nous faut remettre la visite au lendemain car le site ferme à 17h30 !... Et bien, qu'à cela ne tienne nous reviendrons demain !
Deuxième nuit au camping Mihinoa où les deux moais de ciment font face à mon appareil photo qui essaie tant bien que mal de capturer la planète Vénus sur son ciel voilé...
Lundi14novembre
Cette nouvelle journée pascuale ne sera pas pédestre mais "quadestre"! Nous louons ce quad (à défaut d'un scooter qui n'était plus disponible) pour accèder facilement aux différents lieux touristiques.
Comme promis, nous revenons en haut du volcan Rano Kau (en quad donc) pour visiter les ruines du village cérémoniel d'Orongo.
Les maisons basses en pierre basaltique. Les lieux étaient occupées uniquement pendant les cérémonies de l'Homme-oiseau de juillet à septembre. A l'arrivée des missionnaires en 1866, les cérémonies furent interdites...
Les chemins du village passent au bord du cratère.
Tout au bout, des rochers sont recouverts de pétroglyphes représentant pour la plupart l'homme-oiseau. Hélas, on ne peut approcher les dessins, il est donc difficile de reconnaître les pétroglyphes sans un guide.
L'un des pétroglypes dessiné trouvé sur internet. Sur la photo, on n'en voit que le bec sur le rocher central... Il représente l'homme-oiseau : un corps d'homme, un gros oeil, et un bec crochu (comme les frégates).
Nous reprenons le quad pour rejoindre les plus connus des MoaIs sur les sites de Rano Raraku et Ahu Tongariki.
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L'île de Pâques : Rano Raraku et Ahu Tongariki