Chili 2016
Région du volcan Villarrica
Dimanche30octobre
Partis la veille à 22h30, nous arrivons à Temuco vers 6h30. Une nuit de voyage dans le bus "semi-cama" où l'on peu presque s'allonger pour dormir. Nous enchaînons avec un taxi qui nous mène jusqu'à l'aéroport, non pas pour prendre un avion mais pour récupérer notre voiture de location que nous avions réservée depuis la France.
Nous rejoignons Pucón à une centaine de kilomètres de Temuco. Cette petite ville balnéaire est située au bord du lac Villarica et du volcan du même nom...
Depuis la rue principale de la ville, le volcan enneigé s'expose au milieu du ciel bleu qu'il a commandé pour notre première journée ! Il va falloir en profiter car cela ne va pas durer... Et si les températures sont clémentes aujourd'hui, nous avons tout de même dû ranger nos shorts et tee-shirts au fond du sac car nous avons perdu au moins 10 ou 15 degrés dans notre descente vers le sud... Nous reprendrons les tenues d'été dans 2 semaines quand nous rejoindrons l'île de Pâques !
Et on ne perd pas les bonnes habitudes... Poulet frites !
Pour cet après-midi, petites balades dans les environs de Pucón. Ici à une dizaine de kilomètres dans les "yeux du Caburgua" (los ojos del Caburgua), petit point d'eau bleue transparente au milieu du bois où vient se jeter divers torrents provenant du lac Caburgua.
L'eau transparente où les pièces d'argent jetées par les supersticieux de passage viennent parsemer le fond de ce petit lagon.
Face au lac Caburgua, la plage "Grande" où vous pouvez venir garer votre voiture directement au bord de l'eau...
Changement de lieu pour avoir un beau panoramique sur la région et son relief montagneux et surtout (au fond) son volcan Villarica.
Zoom sur le volcan.
Le volcan est en activité. Il est même possible de monter jusqu'au cratère pour y voir de potentiel "cracha" de lave... Mais hélas, nous ne le savons pas encore, mais le temps sera très mauvais pour les prochains jours et nous ferons l'impasse...
On devine la fumée s'échapant du cratère...
Un vanneau téro (Vanellus chilensis) venu aussi profiter de la vue...
Le nom du lieu (los tres saltos) vient des trois chutes d'eau qui s'enchainent le long de la montagne pentue.
Lundi31octobre
Voilà ! Comme nous le craignions, pour cette nouvelle journée, le temps s'est gâté ! Nous profitons donc de cet aléa pour aller profiter des sources d'eau chaude des thermes Geométricas ! A 1000 mètres d'altitude, ces thermes sont enclavées dans une gorge de 450 mètres de long au sud du volcan Villarica dont elle profite des eaux réchauffées par le sous-sol proche du magma...
La pluie est donc de la partie mais cela ne gêne en rien la baignade dans les différents bassins mis à disposition tout le long du petit canyon. De 35 à 40 degrés, les bains sont très agréables d'autant plus qu'il fait froid dehors !
Et puis petit à petit, le froid s'intensifiant, la pluie se transforma en neige ! Pour le plus grand plaisir de tous, le paysage se transformait sous nos yeux passant du vert au blanc manteau...
Et pour passer de bassin en bassin, il faut passer par les passerelles glacées, et quand on est nus pieds comme nous, c'est au pas de course que cela se fait ! Et gare aux glissades !...
Au bout des passerelles, une chute d'eau ajoute une touche exotique au décor déjà superbe. Mais pas le temps de s'éterniser car la neige ne faiblit pas !
Voilà, c'en est fini pour cette journée de détente. Nous reprenons la route sous la neige, mais heureusement le chemin reste praticable et nous retrouvons rapidement un climat plus clément dans la vallée.
Mardi1ernovembre
Nouvelle journée au temps toujours incertain... Nous tentons d'aller visiter les caves volcaniques sur le versan du volcan Villarrica, mais c'était sans compter sur la neige et malgré notre véhicule tout terrain, nous restons bloqués tout comme la camionnette jaune qui nous devance... Tant pis, nous rebroussons chemin et retenterons notre chance plus tard !
Retour à Pucón et pour l'instant tout va bien ! La ville a mis en place un système de feux pour informer les habitants du niveau de dangerosité du volcan !
Deuxième tentative pour rejoindre les grottes volcaniques et cette fois-ci c'est la bonne, notre voiture a pu passer les chemins enneigés sans encombre ! Et vu le temps et la période de l'année, nous voilà casqués et seuls avec le guide pour s'engouffrer dans le tunnel volcanique !
Cette grotte ou "cave" a été formée par des coulées de laves provenant du Villarica dont le cratère se situe à 5 kilomètres de là.
L'intérieur de la grotte. Il y a seulement 1500 ans, une coulée de lave s'est solidifée en surface laissant le reste s'écouler sous elle, formant ainsi la grotte.
Certains minéraux ont transformé le plafond de la voûte en un véritable trompe l'oeil en chocolat !
On ressort par le même endroit. Il n'y a qu'un seul passage pour accéder à la grotte.
Le sol au-dessus de la grotte.
Un peu plus loin, un pont suspendu enjambe une gorge qui laisse visible les différentes strates, image des millions d'années d'histoire qui nous ont précédés...
Au loin, la petite cabane proche de la grotte volcanique.
Nous voici de l'autre côté du pont, dans une forêt de résineux dont les cimes dégarnies semble indiquer que des incendies ont eu lieu ici.
Petite pause artistique avec ce bonhomme de neige transit devant le volcan qui lui fait face...
Au loin, les nuages dévoilent subrepticement les télé-skis du Villarrica... He oui ! On peut faire du ski sur le versan du volcan !!!
Télé-skis, télé-sièges, télé-cabines, tout y est pour le plus grand plaisir des adeptes de la glisse !
Le long des routes gravissant les pentes du volcan, de nombreux arbres "notros" ont sorti leurs fleurs rouges (Embothrium coccineum).
Après le versant nord du volcan, nous repartons vers l'est à une vingtaine de kilomètres à vol d'oiseau mais à une cinquantaine de kilomètres par la route. Nous voici donc devant une superbe et impressionnate chute d'eau, le Salto El Léon.
90 mètres d'eau tombent ainsi devant nous, mais hélas difficile pour nous de bien en profiter car ce sont aussi des trombes d'eau qui s'abattent sur nos têtes avec le vent et la pluie ! De toute façon, la nuit ne va pas tarder, il est donc temps pour nous de rejoindre notre cabane à Pucón !
Mercredi2novembre
Une fenêtre s'ouvre pour tenter une journée de randonnée. La météo semble prévoir une météo clémente, alors nous décidons de consacrer cette journée au site du "Santuario El cañi".
Ce chemin traverse une réserve naturelle protégée et permet de rejoindre le sommet de la montagne où on nous promet un superbe panoramique sur les différents volcans alentours.
La marche commence d'abord par quelques animaux. Profitons-en car nous en croiserons que très peu sur les bords du chemin ! Tout d'abord, un ibis à face noire (Theristicus melanopis). Avant que les grosses chaleurs du nord du pays n'arrivent, ce pélécaniformes a sans doute migré récemment pour quitter le nord trop chaud du pays et ainsi passer l'été dans ces latitudes plus fraîches.
Ces moutons ont sûrement fait bien moins de kilomètres pour passer de l'hiver au printemps...
Les deux premiers kilomètres sont assez pentus mais cela s'arrange par la suite. Il nous faudra parcourir 8 kilomètres et 1000 mètres de dénivelé pour rejoindre le sommet situé à 1550 mètres d'altitude. La randonnée est composée de 9 étapes chacune balisée par des symboles en bois bien visibles. Voici le premier, le Kutralko (agua de fuegon, eau de feu...).
L'intérieur du refuge avec le foyer central.
Nous reprennons la route et les premières traces de neige apparaissent. Le guide qui reçoit et conseille les randonneurs en début de parcours, nous a dit qu'il n'y avait pas beaucoup de neige jusqu'au sommet... Hmmm... c'est ce qu'on va voir...
Gros plan sur un berberis darwinii (épine-vinette de Darwin).
Les lichens se suspendent aux branches formant les "barbes de vieux", le nom espagnol (barba de viejo) donné à ces organismes colonisant les arbres. leur présence est aussi un très bon indicateur d'air pur.
C'est ici que commence la zone des araucarias, arbres très nombreux ici. Ils donnent d'ailleurs leur nom à la région.
De l'autre côté du lac, les araucarias enneigés.
Il est 13h00 et nous arrivons à la 6ème étape appelée "Pewen". Il reste 2 étapes à passer avant d'atteindre le sommet situé à 1500 mètres d'ici. Cela fait un peu plus de 3 heures que nous marchons et le sol est maintenant totalement recouvert de neige contrairement à ce que nous avait dit le guide.
Puis nous croisons la route d'un français qui rebrousse chemin. Il nous annonce que là-haut, il y a trop de neige pour pouvoir trouver le chemin et qu'accessoirement ses pieds sont gelés et complètement trempés... Bon et bien cela s'annonce pas très bien pour atteindre notre obectif ! Mais tant pis, avançons tant que cela reste possible !
15 minutes plus tard nous arrivons aux 7ème et 8ème étapes face à ce petit lac (laguna negra). Malgré le froid, nous profitons du lieu pour faire un rapide pique-nique, cela fait quand même 3h30 que nous marchons ! Et il nous faut reprendre des forces car le plus dur reste à venir !
Une ouette à tête grise (Chloephaga poliocephala) barbotte dans ce qui sera son lieu de villégiature durant la période estivale...
Nous voici rassasiés et reprennons la route. Il ne reste que 800 mètres à parcourir mais le dénivelé est fort et l'épaisseur de neige est importante et cache le chemin ... D'autant que 2 autres randonneurs nous confirment qu'ils abandonnent n'ayant pu trouver l'accès au sommet... Oui mais voilà, ils n'avaient pas de carte du lieu sur leur smartphone ni le gps qui va avec ! Nous nous lançons donc bien décidés à réussir dans cette petite épopée...
Pose avant l'ascension...
Et en effet, notre marche est difficile. Nous avançons à l'aveugle en suivant scrupuleusement les indications du GPS où le chemin est clairement indiqué... Les chaussettes sont trempées et les pieds engourdis par le froid mais nous avançons malgré tout. D'ailleurs tout d'un coup, apparait un randonneur chilien qui se met dans notre sillon. Nous voici donc 3 pour atteindre le graal...
Voilà ! Nous y sommes ! Il nous aura fallu une heure pour gravir ces quelques 800 mètres... Mais maintenant, nous voilà fièrement face au dernier symbole, le mirador Melidekiñ !
Hélas, mais on s'y attendait un peu, la panorama est bien bouché par les nuages, et là où devait se dresser 4 volcans autour de nous, ne se distingue qu'un épais brouillard gris et humide... Tant pis, ça sera pour une autre fois ! Ou pas...
En tout cas, ici, celui qui règne en maître sur son sommet, c'est bien l'araucaria du Chili (Araucaria araucana). Il est l'arbre national du pays et fait parti des espèces en danger depuis 2013.
La vue la plus dégagée auquel nous aurons droit. Pas suffisamment, pour voir les volcans...
Un petit bonhomme de neige en cadeau pour le mirador... Maintenant il nous faut redescendre dans la vallée. Et s'il nous a fallu 5 heures pour atteindre le sommet, il nous en faudra 3 pour en redescendre... Pfff, grosse journée !
De retour à Pucón dans notre cabaña où une bonne nuit de repos nous attend !
Jeudi3novembre
Le temps n'est toujours pas de la partie pour notre dernière journée dans la région. Nous prenons malgré tout la voiture pour découvrir quelques points intéressants du coin. Nous commençons d'abord avec la grande plage du lac Caburgua dans la ville du même nom.
Un caracara chimango (Milvago chimango) profite également de la plage déserte.
Deux grands grèbes (Podiceps major). Cet oiseau est rarement dans les airs. Il construit son nid sur les végétaux aquatiques.
Un vanneau téro (Vanellus chilensis).
Du côté de la plage aménagée pour les riverains.
Déjeuner dans le petit restaurant "los castillos" à proximité de Caburgua. Nous sommes les seuls clients et la charmante petite grand mère qui gère le restaurant est à nos petits soins. Elle nous propose le menu du jour, ça sera parfait !
Et pour finir le séjour, quoi de mieux qu'une détente dans les eaux chaudes des thermes. Nous voici donc aux "Pozones" qui n'a pas le charme et la beauté du site des Géometricas mais cela fera bien l'affaire !
Les bassins bordent le fleuve Liucura qui va se jeter dans le lac Caburgua.
Vendredi4novembre
En cas d'éruption du Villarrica, suivez les flèches vertes pour rejoindre les zones de sécurité...
Deux indigènes "mapuches" (les premiers habitants amérindiens avant la colonisation espagnole) accueillent le badaud dans ce petit port aménagé au bord du lac Villarrica.
Un foulque à jarretières (Fulica armillata).
Les petites montagnes autour de la ville.
Retour à l'aéroport de Temuco, non pas pour prendre l'avion mais pour restituer notre voiture de location. Nous enchaînons avec une navette qui nous emmène à la gare routière de Temuco d'où nous partirons en bus vers le Sud pour rejoindre une autre région, Llanquihue, et un autre volcan, l'Osorno.
La gare routière "JAC" de Temuco.
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