Népal 2017
Trek des Annapurnas - Jours 9 et 10
Jeudi9novembre
5h58. Altitude : 4500 mètres. Déjà presque 2 heures que nous marchons. Christelle a rebroussé chemin il y a déjà 1 heure, elle n'est pas au mieux de sa forme. Nous voilà donc 3, Narayan, Christophe et moi pour atteindre les 5000 mètres du lac Tilicho. L'ascension se fait dans le froid et nous n'avançons que très lentement car nous nous essouflons pour un rien. Heureusement, le Soleil pointe son nez et nous pouvons enfin éteindre nos lampes frontales !
En bas, on distingue le chemin par lequel nous sommes arrivé la veille. Il paraît bien petit vu d'ici...
Après une ascension sur un chemin à la pente relativement progressive, nous entamons une partie bien plus pentue. L'avancée se fait à petit pas et chaque virage inclut une pause d'office...
3h30 d'ascension depuis notre départ ce matin et nous accèdons enfin à une partie plate. La neige est maintenant autour de nous. Le palier psychologique des 5000 mètres n'est pas loin car nous sommes à 4900 mètres ! Quand même 100 mètres au-dessus du mont Blanc ! Je bats du même coup mon record d'altitude à l'altiplano du désert d'Atacama que nous avions passé en voiture l'an dernier au Chili ! Mais cette fois-ci ce passage a une tout autre saveur car à la force de mes jambes !
Ca y est ! Nous y sommes ! 4 heures pour venir le voir. Sûrement pas très rapide pour les habitués des treks, mais pour nous, c'était notre temps le plus optimisé ! En tout cas, la satisfaction est énorme après avoir atteint notre objectif.
L'air est glacial. Heureusement que nous avons une triple épaisseur de haut en bas sur nous !
Cet abri creusé dans le sol sera le bienvenu pour nous protéger du vent qui nous saisit sur place.
Contrairement à nous, la surface du lac n'est pas à 5000 mètres mais à 4910 mètres au-dessus du niveau de la mer. S'il revendique son statut de lac le plus haut du monde, il n'est hélas pas le seul à réclamer ce titre sur la planète si on en croit internet... Mais faisons fi des ces galéjades, et élisons sans contestation possible, le lac Tilicho le plus haut sur Terre ! (et puis de l'univers aussi). En tout cas, jusqu'au prochain que nous ferons...
C'est maintenant ou jamais pour immortaliser tout ça ! D'abord Narayan et sa gourde.
A travers cette porte, 5000 mètres nous contemplent.
Il fallait quand même vérifier tout ça... Et en effet, en tatonnant un peu, j'ai bien réussi à trouver LA position des 5000 mètres...
A gauche, la montagne Tilicho dont le sommet culmine au delà de la photo à 7134 mètre. A noter que ce lac a été découvert par les français Maurice Herzog et Louis Lachenal avec leur équipe en 1950. C'est d'ailleurs à cette occasion qu'ils passèrent l'Annapurna I et ainsi ont été les premiers hommes à passer un sommet de plus de 8000 mètres (il y a seulement 14 sommets au-delà des 8000 mètres sur la planète).
Allez ! 30 minutes à 5000 mètres, c'est bien suffisant ! Il est 9 heures et il est grand temps de retourner au camp de base !
"Landslide area, step gently". Zone de glissement de terrain, avancez en douceur...
Généralement, la descente est toujours plus compliquée pour moi, mais cette fois, elle sera bien plus facile que la montée. Ouf !
Face à nous, le sommet du Manaslu et ses 8156 mètres. Lui aussi a un trek à son nom. Il est d'ailleurs une alternative de plus en plus prisée. Il était notre choix n°2 mais ce sont les Annapurnas qui l'ont malgré tout emporté !
Le camp de base est en vue ! Dans 30 minutes, nous y serons, soient 7 heures depuis notre départ matinal ! Juste le temps nécessaire à Narayan pour vider sa gourde !
Mais pas franchement le temps de se reposer. Narayan ne nous l'avait pas encore vraiment dit, mais la journée va être longue car dans 2 heures, il souhaite que nous reprenions la route pour rejoindre la prochaine étape... He bien soit ! Le temps d'une petite sieste et d'un déjeuner, et dans 2 heures nous serons de nouveau sur le sentier !
13h20. Prêts pour la seconde marche de la journée.
Petit regard en arrière sur le magnifique paysage du Tilicho. Il nous faut maintenant reprendre dans l'autre sens le même chemin qui nous a mené ici hier !
Le camp de base a besoin de bouteilles de gaz pour entre autre alimenter les réchauds de la cuisine... Pas de magie pour les amener jusqu'ici, à part l'hélicoptère, ce sont les ânes qui s'y collent pour porter les précieux contenants avec leurs contenus...
Comme à l'aller, le paysage est un véritable plaisir pour les yeux ! Le relief nous régale de ses écorchures et cicatrices, témoins de son âge canonique !
Parfois dans l'ombre de la montagne, parfois à contre-jour, les trekkeurs, les guides, les porteurs avancent paisiblement devant l'objectif de mon appareil photo. Ne reste plus qu'à croiser un Yéti égaré pour surprendre un peu tout ce petit monde...
On est bien loin du Yéti mais ce quadrupède poilu me fera très bien l'affaire ! Nous l'avions déjà croisé hier mais de plus loin. Ce grand bharal et son petit (Pseudois nayaur aussi appelé mouton bleu) sont peu farouches et acceptent sans rechigner une petite séance photos.
Nous voici arrivés à l'hôtel Tilicho Peak à Shree Kharka ! Avec les 3 heures de marche depuis le camp de base, auxquelles nous ajoutons les 7 heures pour l'aller-retour jusqu'au lac Tilicho, on peut dire que la journée a été bien remplie ! Mais ce détour en valait mille fois le coup !
Soirée tranquille dans la salle commune.
Pizza et momos frits, rien de mieux pour recharger les batteries avant une nuit de sommeil bien méritée !
Vendredi10novembre
7 heures du matin. Le soleil levant vient réchauffer de ses rayons notre petite chambre. Et ce n'est pas un mal car les températures nocturnes ont été glaciales, j'en veux pour preuve la glace qui s'est formée sur les fenêtres... côté intérieur !
Temps toujours au beau fixe. Il ne nous fera jamais défaut.
Passage par un village totalement abandonné. Seuls les murs gardent les traces de ce lieu dont les rues agitées semblent bien lointaines...
Man Bahadur en profite pour passer un coup de fil avec son petit téléphone, et mystère, cela le met en joie !
Quelques beaux spécimens de yacks (Bos grunniens) aussi tranquilles que costauds !
Ce n'est pas parce qu'on ne voit le yack que dans l'Himalaya que le cheval n'a pas droit de passage dans les parages !
Imperturbable, la Lune nous montre fièrement tous ses cratères. Mais elle ne peut en rien rivaliser avec nous sur le plan des montagnes. Son plus haut sommet, le mont Huygens est estimé à 5500 mètres.
C'est d'ici que nous allons pouvoir réintégrer la route principal du trek des Annapurnas. Au loin dans la vallée, sur sa falaise longeant le Marsyangdi, nous pouvons reconnaître Manang où nous avions passé notre jour d'acclimatation.
Photo de droite : on peut voir exactement le point zéro du Marsyangdi avec les deux confluents, Khangsar Khola à droite et Jharsang Khola à gauche qui se rejoignent pour donner naissance à la rivière.
Nous nous retournons donc vers l'ouest et prenons la direction de Yak Kharka où nous passerons notre prochaine nuit.
Après la rivière Marsyangdi, puis Khangsar Khola, c'est Jharsang Khola que nous allons maintenant suivre.
Pause café avec même du sucre pour gagner quelques calories supplémentaires !
Arrêt devant cette boutique et son aléchante vitrine...
Mais ce qui attire surtout notre oeil est cette appétissante pancarte Yak Cheese !!! Ou plutôt Nak cheese devraient-ils dire puisque c'est ainsi que l'on nomme la femelle du yack... C'est d'ailleurs peut-être elle qui paisse juste à côté de nous... Nous ne résistons donc pas et nous offrons un bon morceau du dit produit affiné... Nous ne sommes pas le pays aux mille fromages pour rien !
Nous arrivons à l'hôtel "Himalayan View" situé à Upper Koche, un peu en retard pour l'heure du déjeuner, mais nous ne sommes pas pressés puisque nous ne repartirons que demain matin ! L'occasion de se reposer tout l'après-midi, ce qui ne nous fera pas de mal...
Mais avant le repos, il faut d'abord se rassasier... C'est presqu'un bistrot ici avec son croque-monsieur frites !
17 heures. La nuit arrive à grand pas et il est encore temps d'aller s'infiltrer incognito dans le troupeau de Yaks voisin, histoire de faire quelques photos d'un peu plus près.
Ce sont donc des yacks domestiques (Bos grunniens). On les trouvent aux altitudes situées entre 3000 et 5400 mètres. Les yacks sauvages (Bos mutus) quant à eux sont en voie d'extinction. Il n'en reste plus que 15000 et pratiquement tous au Tibet...
Retour au chaud pour le dîner.
Puis séance photos astronomiques... C'est un art que je ne maîtrise pas du tout. Il faudra un jour que je m'y mette sérieusement !
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