Népal 2017
Pashupatinath (Katmandou)
Dimanche29octobre
Partis de Paris le jour même, nous voici arrivés (via New Delhi) sur le tarmac de l'aéroport Tribhuvan de la capitale Katmandou. Nos premières tâches seront d'abord de payer nos visas et de récupérer nos sacs, mais aussi de régler nos montres pour ajuster les 4h45 qui nous séparent de la France... He oui, le Népal est l'un des rares pays à avoir régler son fuseau horaire au quart d'heure près ! Et ce dans un soucis de précision pour être au plus près de l'heure solaire dans l'ensemble du pays. Seules certaines zones de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande ont fait le même choix.
C'est aussi ici que nous rencontrons Narayan. Nous échangeons avec lui depuis quelques mois pour préparer nos 15 jours de trek. Il nous accueille à la sortie de l'aéroport pour nous emmener à notre hôtel dans le quartier Thamel.
Notre chambre à l'hôtel "The address Katmandou" au coeur de Thamel, le quartier réservé aux touristes !
Depuis peu, Thamel est interdit aux voitures afin de "chouchouter" les touristes en les protégeant des embouteillages et de la pollution qui va avec... Nous profitons donc de la soirée pour se balader dans le quartier et trouver un peu de nourriture locale.
C'est avec bonheur que je retrouve les fameux "momo" que nous avions déjà goûtés il y a 5 ans lors de notre petite escapade dans le Sikkim, la région Est de l'Himalaya. Ces petites ravioles cuites à la vapeur ou à l'huile renferment des légumes ou de la viande.
Lundi30octobre
Nous commençons notre séjour par une journée de transition avant de commencer nos 15 jours de trek dans les Annapurnas. Nous nous mettons en quête d'un taxi pour rejoindre notre premier point de visite.
Les stūpas sont des édifices bouddhistes renfermant des textes sacrés ou des reliques de personnalités religieuses. Et attention ! Bouddha vous regarde ! En effet, sur les stûpas népalais, les yeux de Bouddha sont souvent représentés, symbolisant la sagesse et la compassion.
Mission accomplie, taxi trouvé ! Pas très difficile, ces petites voitures blanches attendent avec impatience les touristes sortant du quartier Thamel. Une petite négociation, et c'est partie pour rejoindre à 20 minutes de là, le temple de Pashupatinath....
Après le stûpa typiquement bouddhiste, nous passons au temple de Pashupatinath, lieu de culte hindou, religion majoritaire du pays. Le site a été inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco en 1979. Il est un des plus importants lieux de pèlerinage hindouiste.
Nous voici plongés dans la foule des pèlerins hindous venus visiter le temple sacré.
A droite, le topi, le couvre-chef traditionnel népalais.
Comme tout bon lieu de pèlerinage qui se respecte, les accessoires "religieux" ou éléments divers pour les offrandes sont en vente à l'approche du site.
Dans toutes la vallée de Katmandou, les édifices écroulés ou abîmés sont légions. Depuis 2 ans, le pays répare les séquelles du violent séisme arrivé en avril et mai 2015. En plus des nombreuses victimes et sinistrés (plus de 8000 morts), il a fallut faire face à la reconstruction des habitations et autres bâtiments, notamment ceux des sites sacrés. Contrairement aux apparences, Pashupatinath a malgré tout été épargné par rapport aux autres sites de la vallée de Katmandou.
Et voici notre habituel compagnon de voyage lorsque nous sommes en Asie ! Le macaque ! Ceux que nous croiserons au népal sont de la famille des macaques rhésus (Macaca mulatta). Il faut bien garder ses distances et laisser la nourritures dans le sac pour éviter toute confrontation inutile avec lui...
L'entrée du Temple de Pashupatinath. Le temple est "dédié à Pashupati, l'incarnation de Shiva en tant que « maître des animaux », qui est considérée officieusement comme la divinité nationale du Népal, ce temple est un des plus sacrés de l'hindouisme". © Wikipedia
Le temple est exclusivement réservé aux hindous. On peut tout de même apercevoir depuis l'extérieur l'immense Taureau Nandi en bronze doré, monture de Shiva.
On peut contourner le temple et arriver en haut d'une colline pour voir le toit doré du temple.
Un petit autel délaissé. Ce n'est pas ici qu'ont lieu les offrandes mais bien dans et autour de l'enceinte du temple.
Retour en bas où les fidèles déposent des oeillets d'inde en offrande à Shiva.
Des prêtres brahmanes sont à disposition des personnes venues chercher une aide, un conseil. L'échange se clôturera par quelques billets rémunérateurs pour le prêtre.
La pluie s'est invité. Les quelques temples disséminés sur le site font un abri de fortune. Pour nous, une simple veste de pluie fera l'affaire...
Nous arrivons à l'Est du temple, du côté de la rivière Bagmati. Ici, l'atmosphère est tout autre car sur la rive de cette rivière sacrée, les hindous viennent incinérer à ciel ouvert leurs défunts...
Les badauds de passage assistent à la cérémonie du haut du pont ou de la rive opposée.
Nous voici donc sur la rive faisant face au ghat, nom donné aux marches qui descendent dans la rivière sacrée. En arrière plan, le golden temple de Pashupatinath reconnaissable à son toit doré. La cérémonie est déjà commencée ; la famille et les proches entourent le corps disposé sur le bûcher dans un linceul blanc recouvert d'oeillets d'inde.
Les hindous, seuls autorisés à pénétrer dans le Golden Temple arrivent à la terrasse surplombant le ghat. Des dizaines de guirlandes d'oeillets relient les deux rives.
L'incinération est faite le jour même du décès. Les proches ont peu de temps pour faire leurs adieux. Chacun leur tour, ils viennent verser de l'eau sur son visage.
Cette famille fait sûrement partie de la caste supérieure népalaise. En effet, seules les familles fortunées peuvent se permettre une crémation derrière le Temple d'Or. Les autres, plus modestes, ont a leur disposition des petites plate-formes, un peu plus loin à gauche de ce pont.
Juste à côté, des offrandes sont déposées sur la rivière Bagmati. Si les crémations ont lieu ici, c'est aussi parce que cette rivière se déverse dans le Gange à 300 kilomètres de là. Après l'incinération, les cendres sont simplement poussées dans la rivière et peuvent ainsi rejoindre le fleuve sacré, prommettant une réincarnation meilleure au défunt.
La cérémonie se déroule en toute simplicité, sous l'oeil des curieux positionnés au balcon du Temple d'Or.
Sur la rive d'en face, où nous nous sommes placés en observateurs "discrets", de petits autels accueillent des familles venues faire des offrandes à Shiva et à tout autres Dieux prêts à tendre l'oreille...
Le Topi traditionnel : "petit chapeau national népalais en forme de cône tronqué porté par les hommes. Il représente symboliquement le Mont Kailash, par lequel passe l’axe de l’univers." © Wikipedia
C'est également dans ces petits autels que sont installés les fameux Sâdhus.
Les Sâdhus ont fait le choix d'une vie totalement coupée de la société. Loin de toute attraction et addiction matérielle, ils espèrent ainsi approcher voire se dissoudre dans le divin. S'ils sont nombreux ici, c'est parce que Pashupatinath, est le temple dédié à Shiva leur "saint Patron".
"Un grand nombre d'entre eux [les Sādhu] consomment rituellement du haschich, comme Shiva est censé le faire selon eux, pour déchirer le voile de la maya. D'autres cependant refusent cette consommation qu'ils jugent opposée à leur idéal. Les sādhu shivaïtes frottent leur corps avec des cendres, symboles de mort et de renaissance. À l'image de Shiva, ils portent leurs cheveux extrêmement longs." © Wikipedia
Un peu plus loin, les petits temples s'enchaînent.
Puis nous croisons un "gang" de macaques peu commodes, dont les individus semblent en mode "observation" des lieux et des promeneurs curieux...
Les callosités fessières. Très pratiques pour éviter de se trimballer un tabouret partout avec soi... "Ce sont deux régions cornées sur la croupe qui leur permettent de s'asseoir pendant de longues durées. C'est la position qu'ils préfèrent pour se reposer ou dormir dans les arbres." © Wikipedia
Et quand on a pas encore de callosités fessières, il suffit de s'aggriper fermement à sa maman, et ce quelque soit la position de cette dernière...
Le temps passe et nous rebroussons chemin pour revenir au ghat de crémation.
Mais difficile de passer inaperçus quand on est touriste occidental en Asie. Et manifestement, ça l'est encore plus en Inde et au Népal. Notre première demande pour être pris en photo se passe donc sur ses marches. Ces 4 amis veulent absolument "leurs" européens en bonne place sur leur mur Facebook...
Notre shooting photo ne s'éternise heureusement pas trop et au loin, la fumée qui s'élève au niveau du Temple d'Or indique clairement que le bûcher à déjà commencé à s'embraser...
En effet, notre petite escapade a duré un peu plus longtemps que prévu. Quand nous arrivons, la famille est déjà partie laissant seul se consumer le bûcher. Fort heureusement, le corps est totalement recouvert de paille, et ne laisse rien entrevoir d'images un peu trop macabres... Du moins, pour le temps que nous y serons, car nous n'assisterons pas à la totalité de la crémation, il faut quelques heures pour que le corps soit totalement transformé en cendres.
Pour les hindouistes, le corps se compose de 5 éléments : le ciel, l'eau, le feu, l'air et la terre. En incinérant le corps, les cinq éléments retournent ainsi à la nature.
Alors que le bûcher commence tout juste à se consumer, une autre famille est déjà arrivée pour préparer à son tour le prochain bûcher...
Un peu plus loin, sur la même rive, l'alignement des plateformes de crémation pour les castes les plus basses. Elles sont parfois utilisées toutes en même temps.
Le bûcher doit normalement être préparé en partie avec du bois de santal, bois très parfumé de la région. En raison de la déforestation pour alimenter en bois les trop nombreuses crémations, leur utilisation se fait de plus en plus rare.
Nous quittons les lieux et au passage, j'essaie de saisir le regard d'un Sadhu. Et ce n'est pas simple ! En effet, le Sadhu ne se pas laisse prendre en photo sauf en échange de quelques billets... Je n'aurai pas à le faire, mon appareil photo est soit invisible, soit hypnotique !
Nous continuons à suivre le chemin qui nous mène vers notre prochaine étape, le grand stûpa de Bodnath situé à 30 minutes à pied d'ici. Nous passons devant l'entrée du temple Guhyeshwori et ses curieux gardiens aux ostensibles attributs masculins... Ce sont deux représentations de Shiva. A gauche, Kinnara et à droite, le squelette Kankala.
Nous franchissons de nouveau la rivière sacrée Bagmati. On retrouve d'ailleurs des petites plateformes pour installer les bûchers.
Pause nouilles-déjeuner avant d'arriver au grand Stûpa de Bodnath...
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Le stûpa de Bodnath (Katmandou)