Guatemala 2018
Chichicastenango
Lundi5novembre
En cette fin d'après-midi de notre septième journée, nous arrivons à Chichicastenango, ville dont l'origine du nom signifie "Ville d'orties"... Mais point de feuillages hurticants dans notre champ de vision, du moins dans la ville, et encore moins dans notre hôtel "Giron".
Petite balade dans la ville. L'arche Gucumatz, refaite en 1932.
Le marché couvert s'étale jusque dans la rue.
Nous voici devant l'un des édifices le plus important du pays. Jusqu'au 16ième siècle se tenait ici un temple Maya, mais les conquistadors espagnols virent cela d'un mauvais oeil et bâtirent à la place cette église. Seules les marches du temple maya ont été conservées. Elles sont au nombre de 18, correspondant au nombre de mois dans le calendrier Maya.
A l'intérieur, le mélange (le syncrétisme ) maya/catholique est bien palpable. On comprend vite que l'on est dans un lieu sacré et la discrétion s'impose. Des fidèles parcourent à genous l'allée centrale et installe sur les dalles des offrandes et des bougies.
Une porte donne accès au cloître.
Retour devant l'église où des rituels sacrés sont en cours. Les responsables de l'encens enfument l'entrée de l'église sur les marches sacrées.
Juste en face, se trouve le marché. Très réputé et également un des plus grand du pays, les marchands viennent surtout les jeudi et dimanche. Hélas, nous sommes lundi, nous avons donc la version réduite et nous ne profiterons pas non plus des animations qui s'y passent parfois, notamment les danses traditionnelles avec des masques.
Rien de plus facile pour avoir des tortillas fraîches, il suffit de chercher la grande plaque de métal, il y a généralement toujours quelqu'un derrière à battre la boule en futur disque de pâte...
Le lieu sacré est également lieu de pèlerinage, emmenant dans son sillage son lot de marchands de bougies et autres accessoires... On remarquera l'imagerie exclusivement catholique, effaçant celle Maya sans doute plus spirituelle...
Le marché s'étend jusqu'au pied des marches sacrées.
Les mayas peuvent venir ici brûler des offrandes. Des sacrifices d'animaux peuvent même avoir lieu.
Un peu plus loin, le musée régional archéologique de Rossbach présente sur ses murs extérieurs de grandes fresques représentant des tranches de vie de l'histoire locale maya.
Ci-dessous, la représentation des heures sombres du Guatemala lors de la dictature dirigée par Ríos Montt.
En 1982, le général Ríos Montt est à l'origine d'un coup d'État. Peu après son arrivée au pouvoir, il met en place les patrouilles d'autodéfense civiles (PAC), formées de miliciens recrutés de force par l'armée et ayant comme objectif d'éradiquer la guérilla. Le général met en action sa politique de la « terre brûlée » : ainsi, 440 villages seront complètement rasés, près de 200 000 Mayas seront massacrés ou encore jetés d'hélicoptères dans l'océan Pacifique. 40 000 réfugiés fuient vers le Mexique. [...] Efraín Ríos Montt est renversé par un autre militaire, Oscar Mejía Víctores, en 1983.
© Wikipedia
De 1960 à 1996, le Guatemala est en guerre civile entre dictatures et guérillas. Ríos Montt lui-même garde un rôle politique de premier plan jusqu'en 2012 où commence son procès pour génocide. Cette année 2018 signe la fin d'une époque avec son décès le 1er avril.
Autre style, illustrant cette fois-ci les fameuses danses folkloriques que l'on peut voir ici.
De l'autre côté du marché, à l'opposé de la cathédrale Santo Tomás, la chapelle del Calvario (du calvaire).
Panoramique sur le marché et la cathédrale depuis les marches de la chapelle.
Mardi6novembre
7h30. Chichicastenango se réveille doucement. Les cireurs de chaussures se fond la main entre collègues en attendant les premiers clients.
En attendant que la ville s'active, petit-déjeuner avec des pas très traditionnels pancakes au miel... Les frijoles passent leur tour pour cette fois-ci.
Retour à l'arche Gucumatz. La légende veut qu'ici, suite au tarrissement d'une rivière, un homme vint chercher la raison de ce curieux assèchement. Fort fut sa surprise puisqu'il y trouva un serpent géant qui s'empressa de l'avaler... Lors de la rénovation en 1985, la légende fut représentée sur l'arche.
Le risque de se faire avaler par un animal a été parfaitement solutionné depuis, en tout cas pour cette chèvre...
Petit ravalement de façade pour la chapelle du calvaire.
Le boucher du coin ne semble pas manquer de matière première. Végétariens trop sensibles, évitez la calle 7a !
Les fleuristes ont droit aux dernières marches de l'ancien temple Maya.
En haut des marches, les chamanes mayas appelés chuchkajaus sont autorisés à répendre de l'encens devant l'église. Je ne sais pas si ce sont des chamanes ou des "laïcs" mais en tout cas les "encensoirs boîtes de conserve" tournent à plein régime !
La chapelle est également le lieu des offrandes rituelles. Sur le parvis, une bougie finit de se consumer entourée de pétales et de poudre colorée...
Chapeau de cow-boy et huipiles, la tradition a encore de beau jour devant elle à Chichicastenango.
Un passage obligé à Chichicastenango : le cementerio general. A Santiago Sacatepéquez, nous avions déjà eu un aperçu de la capacité des guatémaltèques à sortir de l'austérité habituelle ce lieu du repos éternel... mais il est vrai que les cerfs-volant géants y faisaient beaucoup... Ici, pas de cerfs-volants, mais uniquement des couleurs et des fleurs pour faire du cimetière, une balade sympathique, surtout pour les amateurs de photos !
L'organisation National Geographique a désigné le cimetière de Chichicastenango comme étant l'un des plus colorés au monde ! Qui plus est, une semaine avant, il a été repeint pour la Toussaint.
Au bas du cimetière, se trouve la place "Baktun", réservée aux prières et rituels mayas.
Syncrétisme (la cohabitation de religions différentes) ici également avec ce caveau en forme de pyramide maya...
Il devient facile de mélanger les couleurs des dizaines de tombe qui viennent s'additionner au fond de mon objectif...
Cette matinée prend fin et nous reprenons la route pour rejoindre notre prochaine étape : la ville de Cobán.
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