Guatemala 2018
Copán
Jeudi22novembre
Nous basculons de l'autre côté du Guatemala pour une petite parenthèse hondurienne d'à peine 2 jours. Situé à 10 minutes de la frontière, Copán vaut le détour pour son site archéologique inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco en 1980. Nous posons nos bagages pour une seule nuit dans l'hôtel Berakah.
Un petit avant goût du site est présenté sur la place avec cette copie restaurée de la stèle H. Elle représente un des souverains de Copán : Waxaklajuun Ub'aah K'awiil incarnant ici le Dieu du maïs dansant au moment de la création du monde.
Fin de soirée avec exit les frijoles, une brochette et des frites !
Vendredi23novembre
Il n'est pas encore 8 heures et nous voilà déjà en marche pour rejoindre le site archéologique situé à 5 minutes à pied.
Avant d'arriver sur le site, deux stèles (les n° 5 et 6) complètement à l'écart semblent faire du stop pour revenir vers leurs copines...
Nous sommes en Honduras et dès l'entrée du site, ce n'est pas moins que l'oiseau national du pays qui nous reçoit ! Le ara rouge (Ara macao) pas farouche pour un sou, vient chercher non pas une chance de parader sur Instagram mais plutôt de profiter des quelques nourritures mises à leur disposition...
"Les aras rouges sont des oiseaux extrêmement sociaux qu'on ne trouve presque qu'en groupe, souvent d'une vingtaine d'individus. Les aras ne s'éloignent de leur groupe, en couple, que pendant la période de reproduction. Ils recherchent ensemble leur nourriture, puis retournent le soir dans un endroit commun pour dormir. À des moments précis en effet, les aras s'envolent ensemble pour chercher un endroit où dormir, ce deux fois par jour (à midi et la nuit). Les membres d'une même famille volent très près les uns des autres et recherchent un contact corporel lorsqu'ils dorment." © Wikipedia
A peine passés la billeterie, c'est un agouti ponctué (Dasyprocta punctata) qui vient montrer le bout de son museau. Ce rongeur de 50 centimètres ne se trouve que du Mexique au Nord de l'Argentine.
Ca y est, nous y sommes ! Sur la grande place de l'ancienne cité de Copán.
"Bien que la rivière Copán, le long de laquelle la cité fut construite, ait emporté une partie des bâtiments, le parc archéologique de Copán reste avec Chichén Itzá et Tikal l'un des plus intéressants sites mayas. Sa disposition est conforme à la pensée cosmologique maya: le monde est orienté selon les quatre points cardinaux avec un centre qui en constitue l'axe et la cité est un microcosme à l'image de ce macrocosme. À Copán, un centre cérémoniel, appelé « groupe principal » et composé d'une grande place et d'une acropole, représente l'axe du monde. Il est entouré de secteurs d'habitations situés aux quatre points cardinaux et reliés au centre par des chaussées appelées sacbe." © Wikipedia
Isolées sur la grande place, des stèles sont exposées tout comme à Quiriguá. Les stèles sont taillées dans le stuf volcanique, et sont disposées de telle façon à être éclairées par le Soleil le plus longtemps possible.
Waxaklajuun Ubaah K'awiil dit "18-Lapin", souverain de Copán de l'an 695 à 738, est représenté ici comme sur 6 autres stèles (le site en compte 9).
Voici encore "18-Lapin" mais cette fois-ci peint en rouge, comme devait l'être toutes les stèles.
L'érosion est passée par là mais on imagine l'effet impressionnant que devait dégager l'ensemble peint.
Au pied de chaque stèle, un autel ici en forme de tortue.
Les hiéroglyphes sur les côtés : autant d'indices pour les scientifiques sur l'année et le souverain (ici une fois encore 18-Lapin).
Cette fois-ci, "18-Lapin" est en joueur de balle avec notamment les jambes à nues clairement sculptées pour montrer sa musculature. A l'époque, les conflits politiques se réglaient sur les terrains de jeu de balles !
5 capsules de 4 hiéroglyphes finement ciselés et encore teintés de rouge. 1400 ans de résistance face au temps pour nous rejoindre...
Encore une stèle avec "18-Lapin" dont le vrai nom impronnonçable ne l'oublions pas est Uaxaclajuun Ub'aah K'awiil.
Et la dernière stèle avec "18-Lapin" ! Cette stèle est posée au-dessus d'une salle, destinées à recevoir des offrandes. Cette cavité a été creusée sous toutes les stèles mais seule celle-ci est visible.
Petite pyramide plate-forme au centre de la Gran Plaza.
Cette Tillandsia fasciculata avec ses inflorescences rouges, se sert de cet arbre comme support, c'est une plante épiphyte...
Entre les deux gradins, nous retrouvons le terrain de jeu de pelote comme nous l'avions vu à Tikal. Derrières les gradins, les vestiaires des joueurs qu'on imagine à l'époque entièrement recouvert . "Le jeu de balle, également appelé jeu de pelote, était bien plus qu'un simple sport chez les Mayas. C'était un rituel religieux symbolisant la lutte entre les forces vitales du monde terrestre et le monde inférieur correspondant à la mort." © Wikipedia
Derrière le jeu de balle, un premier escalier que les architectes de l'époque n'aimerait pas revoir dans cet état...
L'escalier hiéroglyphique est composé de 64 marches en pierre et chacune était sculptée de hieroglyphes, soient 2200 au total ! Hélas, il n'en reste pas grand chose, seules les écrits des 15 premières marches ont réussi à traverser les siècles. Les autres marches retrouvées démantelées ont été repositionnées dans un ordre aléatoire...
Les statues disposées au milieu des marches représentent les cinq prédécesseurs de K'ak' Yipyaj Chan K'awiil, lui-même représentée sur la stèle M au pied de l'escalier.
A côté de l'escalier hiéroglyphique, l'incroyable arbre en emprise sur les pentes de la pyramide dont on ne sait pas qui de l'arbre ou des pierres, empêche l'autre de s'écrouler...
Les marches voisines de l'escalier hiéroglyphique semblent se rapprocher de plus en plus à un monticule de grosses pierres qu'à un escalier digne de ce nom.
La stèle N représente le Roi K'ac Yipyaj Chan K'awiil dont le masque semble avoir été moulé sur son visage...
Nous passons sur les premières structures de l'acropolis donnant le meilleur point de vue sur le jeu de pelote et à l'époque sur l'escalier hiéroglyphique.
Les arbres s'immiscent dans le décor nous rappelant avec nostalgie les grands temples d'Angkor au Cambodge...
Nous voici du côté de la place orientale (la place des jaguars) où l'arbre sacré maya, le kapokier (Ceiba pentandra) se joue des constructions humaines, toutes ancestrales soient-elles.
A gauche la petite porte permettant d'accéder au tunnel des Jaguars. A droite, la tête sculptée du Dieu du Soleil, Kinichi Ahau.
Ces tunnels ne sont pas d'époque. Ils ont été creusés par les archéologues pour accéder aux premiers temples ensevelis du 6ème siècle sur lesquels les temples actuels ont été construits.
Quelques masques et les systèmes de drainages de l'époque sont visibles à l'intérieur.
La place occidentale avec à gauche le temple des Inscriptions construit sous le règne du dernier roi de Copán Yax Pasaj Chan Yopaat. Ce temple avait été construit pour faire face à la famine dont souffraient les 20 mille habitants que comptait la cité.
L'autel Q est ce qui a le plus apporté d'aide aux archéologues. Sur ses côtés, une frise déroule les dessins des 16 souverains de Copán avec leurs noms. Sur la photo de droite, Yax K'uk 'Mo' remet le sceptre royal à Yax Pasaj. S'il paraît bien abîmé, pas d'inquiétude, l'original est à l'abri au musée...
Sur les marches faisant face à l'autel Q, ne ratez pas les 6 crânes rappelant tous les sacrifices par décapitation qui auraient pu avoir lieu ici...
La tombe de Yax Pasaj Chan Yopaat, celui-là même qui commanda l'autel Q. Il fut le dernier de sa dynastie et règna de 763 à l'an 810, qui coïncide incroyablement avec l'année de sa tombe...
Non non, ce n'est pas une erreur de photo, c'est bien moi durant la pause déjeuner dans la ville de Copán
Avant de repartir vers le Guatemala, nous terminons la visite des ruines de Copán avec un autre lieu situé en-dehors des ruines à un kilomètre. Le nom de "Sépultures" ne signifie pas que nous sommes sur le cimetière de l'époque mais simplement qu'il a été trouvé beaucoup de tombes dans les environs. Cette extension à la cité était en fait la résidence d'aristocrates mayas.
La maison des Ba'Kab également appelée "maison des scribes" pour les deux bustes disposées sur la façade de la maison.
A l'intérieur de la maison, un énorme banc en pierre dont les pieds représentent Pauahtun, le Dieu des points cardinaux.
Notre visite se termine ! Nous repartons vers la ville quand un trou dans le sol intrigua Christelle car "quelque-chose" y semblait caché... Et en effet, une mygale tapis dans l'ombre de son terrier attend le chaland un peu trop curieux... Cette mygale est a priori une mygale du genre Aphonopelma...
Une beaucoup plus sympathique rencontre avec ce Motmot à sourcils bleus (Eumomota superciliosa).
Allez ! Encore quelques photos de curieux glyphes où des fouilles sont encore en cours et nous allons pouvoir reprendre notre voiture et passer du côté Guatemala !
Et voici le passage de la frontière honduro-guatémaltèque où il faut présenter son passeport au guichet honduriens puis au guichet guatémaltèque...
Et nous voici déjà au Guatamala dans la ville de Teculután, 90 km et 2 heures après le passage de la frontière. Nous restons juste une nuit dans l'hôtel Malú où la piscine nous fera le plus grand bien après ces 2 jours de voyage temporelle dans l'histoire maya...
Et nous retrouvons avec bonheur nos frijoles ici en une boule bien compacte ! Demain, nous rejoignons Antigua pour terminer notre boucle autour du pays. Les volcans et la capitale seront nos dernières activités pour nos deux derniers jours !
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