Namibie 2014
Trek Tok tokkie
mercredi1eroctobre
Nous laissons le camping Klein Aus Vista et ses chèvres pour rejoindre le trek Tok Tokkie à 2h30 de piste d'ici !
Et hop, nous y voilà avec plein d'oryx et springboks pour nous accueillir !
Des amadines à tête rouge (amadina erythrocephala) profitent également du jardin.
Les oryx et springboks du coin se rassemblent ici profitant des points d'eau.
Et voilà, après avoir pique-niqué sur la terrasse de la maison, une voiture nous emmène à quelques kilomètres d'ici pour le départ du trek. Sébastien de son vrai nom Sebastiaan Kazimbu, nous accompagnera et surtout guidera dans ce désert pendant les 48 prochaines heures. Sa mission est simple : nous ramener vivant dans 2 jours !
Nous serons donc 5 pour parcourir ce petit coin de désert du Namib. Le programme se compose de marches très faciles afin de rejoindre deux bivouacs différents où nous passerons deux nuits à la belle étoile !
Durant cette marche, nous passons entre des cercles de fées. Ce sont des ronds vierges de toute végétation. Les scientifiques ne se sont toujours pas mis d'accord pour expliquer ce phénomène, la tendance irait tout de même plutôt vers d'anciennes zones occupées par des termites et notamment Psammotermes allocerus seule espèce ayant été trouvée sous tous les cercles...
Pas âme qui vive à des kilomètres à la ronde. Le paysage est superbe, le monde est à nous !!!
Notre guide connait son sujet et ne manque pas de nous parler de la nature qui nous entoure et notamment des gentils coléoptères que nous croisons régulièrement. Ici, un scarabée à fourrure (Sparrmannia flava).
Et voici l'un des représentants des Tok tokkie ! En effet, c'est le surnom donné à ces scarabées du désert. Tok tok c'est le bruit que ces petits insectes font en tapant leur postérieur sur le sol...
Et voici un autre scarabée, un Pachysoma rodriguesi.
Ces espèces, comme le tok tokkie, ont pu s'adapter à leur environnement grâce à quelques stratagèmes, notamment pour trouver de l'eau. La combine est simple : au petit matin quand l'air est le plus chargé en humidité, le petit scarabée monte en haut de la dune et... fait le poirier ! Se faisant, des goutelettes d'eau s'accumulent sur son corps et lui permettent ainsi de se désaltérer afin d'affronter la chaude journée à venir !
Après les coléoptères, voici un gros orthoptère avec une sacrée tête ! A priori c'est un criquet (Caelifera) de la famille des Pamphagidae mais rien de moins sûr...
Le vent se fait artiste pour dessiner des vagues sur le sable rouge.
Sébastien aussi est artiste et sort un mouchoir dans lequel il met un aimant... En passant simplement ce petit montage au-dessus du sol, tout le fer caché dans le sable vient se fixer au tissu. C'est en effet lui qui donne les nuances noires aux dunes. Une fois le métal récupéré, il ne lui reste plus qu'à écrire le thème de notre voyage !
On voit souvent les traces de son passage, mais ici il a montré le bout de son museau, le lézard réticulé du désert (Meroles reticulatus).
Le panorama qui nous entoure est splendide !
Ce bivouac reste toujours ici mais c'est vraiment très bien fait, rien ne vient dénaturer ce coin de désert, malgré les toilettes sèches d'un côté, et la douche avec seau d'eau de l'autre...
Et au milieu, le coin cuisine avec deux cuistots qui nous attendent !
Les gros matelats-duvets enroulés au bout du lit vont parfaitement nous protéger du froid. En effet les nuit sont très fraîche dans le désert !
De l'eau préalablement chauffée est mis dans ce seau et hop ! On peut se laver face au désert en toute tranquilité !
Le repas est parfait, l'apéro est même prévu !
jeudi2octobre
Et c'est vers 2 heures du matin que par hasard j'ouvris les yeux, et que je devins complètement fasciné et hypnotisé devant ce plafond étoilé. Après avoir repris mes esprits, je sortais illico mon appareil photo et tentait quelques photos du ciel.
Passionné depuis bien longtemps par l'observation des étoiles, je reconnus rapidement entre autres, la constellation d'Orion (photo ci-dessus). Puis dans la partie que j'observe rarement car visible que depuis l'hémisphère Sud, deux énormes tâches blanches m'interpellent, car je n'ai jamais rien vu de tel... Ces deux formes me fascinent et suis incrédule devant ce spectacle ! Et ce n'est que le lendemain que je compris qu'il s'agissait des deux nuages de Magellan !!! Ce sont deux galaxies voisines de notre voie lactée que l'on ne voit bien que dans les régions sans pollution lumineuse. Et le désert du Namib est un de ces lieux privilégiés, tellement privilégié que cette zone du monde fait partie des "réserves internationales de ciel noir protégé" ! C'est sûr, je me souviendrai longtemps de cette première nuit dans le désert !
Elles ne sont pas très visible sur ma photo, mais en agrandissant l'image, vous verrez bien les deux galaxies : A gauche le Grand Nuage de Magellan, et à droite le Petit Nuage de Magellan.
Et le ciel bleu vient finalement effacer de la voûte céleste ses astres lumineux... Mais rassurez-vous, durant toute la nuit, à chacun de mes réveils, je vérifiais que mes nuages galactiques étaient toujours bien là !
Et les premiers rayons viennent nous réchauffer à travers les graminés de la savane.
Quelques amadines à tête rouge (amadina erythrocephala) pour démarrer cette matinée.
Après le petit déjeuner, nous laissons nos lampes à pétrole de chevet pour entammer notre deuxième journée de marche.
Et pour changer des coléoptères, voici un névroptère, en fait une larve de fourmilion (Myrmeleontidae).
Nous sommes dans un désert et les arbres se font rares, cela n'empêche pas de croiser une nouvelle fois, les énormes nids des républicains sociaux (Philetairus socius).
Vu d'en-dessous du nid, on voit tout le travail de ces oiseaux qui unissent leurs forces pour fabriquer cet HLM et ses multiples entrées dévoilant le labyrinthe interne du nid.
Petite ascension pour élever le point de vue et tout le relief montagneux se dévoile à nous.
Le Soleil tappe fort, il fait chaud mais contrairement aux attentes, la chaleur est très supportable et la balade très agréable. Ici, je fais une petite vidéo à côté d'un arbre assailli par les mouches mais ce n'était pas le cas ailleurs heureusement !
Pause déjeuner sous cette tente mise à disposition.
Nos amis républicains sociaux nous attendaient avec impatience ! L'occasion pour moi de faire connaissance de beaucoup plus près en les laissant venir picorer dans ma main !
Ce ne sont pas les seuls à profiter du lieu, un petit mulot, des lézards et autres guêpes squattent aussi l'endroit...
L'oeil affuté de Sébastien ne nous laisse pas passer à côté du reptile star du coin, le caméléon du Namaqualand (Chamaeleo namaquensis) !
Tâcheté comme un léopard, rayé comme un tigre, il a l'oeil partout, c'est le cas de le dire (cf. vidéo) !
Les cosses d'acacia.
Nous retrouvons d'autres cercles de fés en nombre beaucoup plus important et du haut du talus, l'ensemble est vraiment incroyable et superbe.
La Lune ne craint pas le Soleil et montre fièrement ses cratères (à travers le zoom de l'appareil photo quand même...).
Et nous voici déjà arrivé à notre deuxième bivouac pour notre deuxième nuit. L'installation est identique à la première. Lits de camp, cuisine, toilette sèche et la douche-seau !
La cuisinière accepte de nous redire quelques phrases dans son incroyable langue : le Khoisan ! Il s'agit d'un de ces célèbres dialects qui comporte 4 lettres supplémentaires dans son alphabet. Ils sont imprononçables pour nous car ce sont des "clics" qu'il faut faire en claquant sa langue ! Ecoutez plutôt...
Vidéo de gauche, les 4 "clics" en une seule phrase ("allons danser" en anglais). Vidéo de droite, notre menu de la veille en anglais puis en Khoisan.
vendredi3octobre
Deuxième réveil dans le désert du Namib.
Et c'est reparti pour laisser nos traces éphèmères dans les dunes du désert.
Le Scarabaeus rubripennis ne nous a pas attendu pour commencer sa journée...
Encore une autre curiosité que seul un inicié pourra voir. C'est un terrier d'arraignée ctenizidae de la famille des mygales fouisseuses. Un opercule referme le terrier et le fait disparaitre du sol. L'animal reste près à surgir de son antre juste le temps d'attraper sa proie à quelques centimètres de l'entrée du terrier...
La fin du trek approche et nous passons par le NaDETT (Namib Desert Environmental Education Trust), sorte d'école qui apprend, je cite la brochure : "à protéger l'environnement naturel de la Namibie en enseignant à ses citoyens les techniques d'un mode de vie durable". L'accueil y est très sympathique et nous avons droit à une démonstration de différents fours solaires.
Et voilà, la pancarte nous le confirme, nous étions bien dans une "international dark sky reserve" ! Une zone protégée assurant la noirceur la plus totale au ciel nocturne et permettant ainsi les plus belles observations !
A peine revenu à notre point de départ, nous reprendrons la route pour rejoindre Sesiem et le désert Sossusvlei avec ses magistrales dunes.
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