Cambodge 2015
Tuol Sleng, la prison S21 et le Killing field
Samedi21novembre
Nous finissons donc notre voyage par une note moins joyeuse car nous allons visiter la prison S21 ainsi que le charnier "killing field".
Musée mais surtout lieu de mémoire pour rappeler au pays, de quoi l'idéologie des khmers rouges fut capable. Ce bâtiment était à l'origine un lycée, puis fut réquisitionné par les hommes de Pol Pot, le dictateur khmer, pour servir de prison au coeur de la capitale.
Les opposants au régime était condamnés sans raison, ayant avoué sous la torture ce que voulait entendre leurs tortionnaires. Dans cette pièce, un lit, objet de torture comme le montre la photo sur le mur...
Le règlement ahurissant imposé aux prisonniers...
Derrière chaque fenêtre, des hommes, des femmes, des enfants, des bébés entassés sous la domination cruelle des gardiens...
La potence ou autre instrument de torture. Le prisonnier était pendu par les pieds la tête dans les jarres remplies d'eau...
Salle impressionnante car y sont relatées les histoires des gardiens khmers rouges qui après les faits ont été malgré tout réintégrés dans la société. Ces gardiens étaient âgés entre 10 et 20 ans ! Complètement embrigadés dans la doctrine de Pol Pot, ils n'en furent pas moins cruels voulant impressioner de façon spectaculaire leurs supérieurs...
Certains malgré l'extraordinaire bienveillance qui leurs a été accordée sont à peine dans le regret, d'autres prennent consciences de la folie qui avait été la leur, encore d'autres accusent certains dirigeants khmers rouges qui à l'époque étaient encore libres :
- Pol Pot a fuit et n'a jamais été arrêté. Il est responsable de la mort de 1,7 million de morts. Il est décédé en 1998.
- Le Douch (le responsable de la police khmer rouge et directeur de la prison S21) a quant à lui été arrêté seulement en 1999 et est toujours vivant.
Plaque commémorative. 17 000 personnes furent exterminées ici ou dans les charniers dans lesquels les prisonniers étaient envoyés depuis cette prison. Seuls 7 prisonniers furent retrouvés vivants lors de la libération du lieu en janvier 1979. S'ils n'étaient pas encore mort, c'est parce qu'ils avaient des "talents" utiles aux tortionnaires...
Et ho surprise ! A la sortie du site, 2 de ces survivants sont là, pour dédicacer leur témoignage sorti en livre.
Chum Mey. Il doit sa survie à sa connaissance dans les réparations des machines à écrire utilisées par les gardiens...
Bou Meng. Il doit sa survie à son talent d'artiste peintre, notamment pour faire les portraits des dirigeants khmers rouges.
Nous rejoignons en tuk-tuk le charnier "Killing field" situé à une quinzaine de kilomètres de Phnom Penh.
Le mémorial en forme de Stûpa. A l'intérieurs les milliers d'ossements retrouvés sur le site.
Pour ceux qui auront l'occasion de venir ici, je conseille vivement l'utilisation de l'audiophone, qui non seulement relate les horreurs du camp mais aussi tout l'aspect historique de cette période.
Des panneaux racontent l'arrivée des prisonniers venant directement de la prison S21 Tuol Sleng.
Quelques enclos délimitent les charniers où ont été découverts les milliers de cadavres... 129 fossent ont été exhumées...
Ici, 166 victimes retrouvées sans tête...
j'aime ! | Dans cette fosse, plus de 100 cadavres d'enfants et de femmes exterminés nus. |
Cet arbre représente le comble de l'horreur. Pour économiser les munitions, les prisonniers étaient executés avec des bâtons ou autres outils au bord de la fosse fraichement creusée afin qu'ils y tombent directement. En ce qui concerne les jeunes enfants, ils étaient frappés à mort contre cet arbre...
L'arbre aujourd'hui est recouvert de petit bracelets hommages.
Des casiers contenant des ossements ou des vêtements retrouvés ici.
Sur cet arbre, un haut-parleur couvrait le bruit des exécutions.
Le mémorial composé des ossements des victimes retrouvés ici. Les vitres ne cachent rien, dans un soucis de transparence, pour que le visiteur prennent pleinement conscience de la réalité de la folie des hommes...
Nous reprennons le tuk-tuk. Le voyage se finit mais avant nous profitons entièrement des bouchons de Phnom Penh et du coup, de sa pollution...
L'asie, terre des deux roues motorisées et du code de la route aléatoire...
En plus des bouchons, notre pilote de tuk-tuk nous a tranquillement fait patienter, chez son frère vendeur de téléphone... puis au pressing pour récupérer son linge...
En attendant je prends quelques passant, puis... enfourche son scooter... Ca ne l'a pas inquiété du tout...
En attendant l'aéroport que nous prendrons de nuit, nous déambulons à droite et à gauche, et notamment dans le night market.
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