Malaisie 2024
Ipoh et le temple de Perak Tong
Dimanche3novembre
Huitième jour en Malaisie. Cette nouvelle journée sera touristico-spirituelle avec les visites de grottes abritant des temples bouddhistes. Pour l'heure, c'est sur les toits de la ville d'Ipoh que mon objectif s'attarde.
C'est au pied de ses montagnes que se trouve le temple Perak Tong que nous visiterons tout à l'heure.
On prend un peu de hauteur en allant sur le toit terrasse de l'immeuble.
La vallée de Kinta, où se trouve Ipoh, était l'une des régions les plus riches en minerai d'étain du monde. L'essor de cette industrie, entre le XIXe et le début du XXe siècle, a transformé Ipoh en une ville prospère. C'est de cette époque que date l'architecture coloniale de la ville.
Nous voici face à Perak Tong, grotte aménagée en temple bouddhiste en 1926 par un couple de Chinois.
"En 1926, Chong Sen Yee et sa femme Choong Chan Yoke, venus de la province de Jiao-Ling en Chine, ont découvert Perak Tong. Avec l'approbation du gouvernement de l'État de Perak, ils ont commencé à développer le temple troglodyte. Alors que Chong Sen Yee s'occupait principalement de la planification et du développement du temple, sa femme s'est efforcée de collecter des dons pour réaliser le projet, localement et à l'international. Après plus de 50 ans de travail assidu et méticuleux dans et autour du temple, Perak Tong est devenu l'un des plus beaux temples troglodytes de Malaisie. Chong Sen Yee est décédé en 1980 et sa femme Choong Chan Yoke en 1983, transmettant l'héritage à leur fils Chong Yin Chat. Celui-ci a fourni des efforts encore plus grands pour le temple et a ainsi fait de Perak Tong un site touristique international à Perak."
Un mur de la reconnaissance. Chaque nom inscrit sur le mur représente une personne ou une famille qui a fait un don financier pour la construction, la rénovation ou l'entretien du temple. En inscrivant leurs noms, le temple les honore publiquement pour leur générosité. Pour les donateurs, c'est aussi un moyen d'accumuler du "mérite" (功德, gōngdé), une notion spirituelle importante.
La statue de Bouddha contemple les pèlerins venus le prier du haut de ses 40 pieds, soit 12,2 mètres.
Qu'avez-vous vu en premier ? Le ventre du moine ou les yeux du chien ?
Un grand nombre des peintures ornant les parois de la grotte ont été réalisées par Chong Yin Chat lui-même, le fils des fondateurs du temple.
Les Quatre Rois Célestes, les gardiens du monde bouddhiste. A gauche, le Gardien de l'Est. Le luth (pipa) qu'il tient symbolise l'utilisation de la musique pour convertir les êtres au bouddhisme. Il harmonise le monde et protège son royaume. A droite, le Gardien du Sud. L'épée qu'il brandit symbolise le pouvoir de couper l'ignorance, les mauvaises pensées et les obstacles spirituels.
A gauche, le Gardien de l'Ouest. Il est "Celui qui voit tout". Le serpent vert qu'il tient symbolise son contrôle sur les nāgas (divinités serpents) et les forces imprévisibles. La perle rouge dans son autre main représente la pureté des enseignements de Bouddha (le Dharma). A droite, le Gardien du Nord. Il est "Celui qui entend tout" et est souvent considéré comme le chef des Quatre Rois. Il est aussi une divinité de la richesse. L'ombrelle qu'il tient est un symbole de protection. Il protège les êtres vivants des impuretés et des souffrances, tout comme une ombrelle protège du soleil.
Les Arhats (Luóhàn en chinois) sont les disciples originels du Bouddha. Ils ont atteint le Nirvana et se sont ainsi libérés du cycle des renaissances. Ces figures sont vénérées comme des saints gardiens du Dharma, les enseignements du Bouddha, jusqu'à l'avènement de Maitreya, le prochain Bouddha. Les Arhats sont dépeints comme des individus uniques, chacun avec sa propre personnalité, son histoire et des pouvoirs surnaturels distincts.
Jiànglóng Luóhàn, Arhat Dompteur de Dragon : Il est célèbre pour sa capacité à maîtriser un dragon, symbolisant le pouvoir de l'esprit illuminé sur les forces puissantes de la nature et les passions humaines. Bùdài Luóhàn, Arhat au Sac en Toile : Mieux connu sous le nom de "Bouddha Riant", son gros ventre symbolise la générosité et le bonheur. Il est considéré comme une incarnation de Maitreya, le futur Bouddha. Kānmén Luóhàn, Arhat qui Garde la Porte : Egalement appelé Panthaka, : Selon la légende, Panthaka était connu pour être lent d'esprit, et le Bouddha lui a donné la tâche simple de balayer le temple et de s'occuper des portes. En se concentrant sur le simple acte d'ouvrir et de fermer la porte, de la verrouiller et de la déverrouiller, il a finalement atteint l'illumination. Xuanzang : Le célèbre moine pèlerin qui a voyagé en Inde. Il tient un sceptre Ruyi, symbole de bonne fortune, d'autorité et de réalisation des voeux.
Bodhidharma et sa sandale Unique : Selon la légende, après sa mort et son enterrement, un officiel l'a rencontré sur la route de l'Inde, marchant avec un bâton et ne portant qu'une seule sandale. Lorsque sa tombe fut ouverte, elle était vide, à l'exception de l'autre sandale... A droite, l'Arhat Enseignant avec ses deux mains qui forment le Vitarka Mudra, où le pouce et l'index se touchent pour former un cercle.
Un "coussin" de prière dont les morceaux de tissu colorés sont assemblés en un patchwork rappelant un mandala. Dans le bouddhisme, un mandala est une représentation symbolique de l'univers. Les couches concentriques représentent les différents niveaux de l'existence ou les étapes du chemin spirituel. Le centre est le point d'origine, l'essence, le but ultime de l'éveil.
La grotte se poursuit en différentes salles, puis un escalier nous conduit plus haut jusqu'à l'extérieur.
Et à l'extérieur, c'est un tout autre Arhat qui nous attend, poilu celui-ci. C'est l'habituel macaque crabier (Macaca fascicularis).
Des marches prolongent le sentier vers des belvédères avec vues sur la ville.
Et on continue le tour extérieur. 450 marches composent tout ce parcours depuis l'intérieur de la grotte.
Nous arrivons de l'autre côté de la montagne.
En un siècle, la vue depuis le sommet du temple a bien dû changer...
Nous redescendons et remontons par d'autres marches où un éléphant portant un Bouddha nous attend...
Et on retourne dans la grotte en suivant bien la rampe qui a sûrement soutenu des millions de mains.
Ce "Chan Chu", crapaud de pierre tenant une pièce de monnaie dorée dans sa bouche, symbolise la prospérité et la richesse dans la culture chinoise.
La fresque représentant les Huit Immortels se rendant au Banquet des Pêches de l'Immortalité, organisé par la Reine Mère de l'Ouest...
Retour au Grand Bouddha.
Guanyin aux Mille Bras entourée des Arhats.
La danse des Apsaras.
La grande statue de Bouddha est en position du lotus. Ses mains adoptent le Bhumisparsha Mudra, geste du Bouddha touchant la terre pour la prendre à témoin de ses mérites, symbolisant sa victoire sur les illusions du démon Māra et le moment inébranlable de son illumination...
Nous montons au-dessus du portique de l'entrée.
Là-haut, plusieurs salles ouvertes sur l'extérieur sont dédiées aux êtres disparus. Sur ces piliers rouges, on peut lire :
"Le son du tonnerre s'élève avec piété. Une montagne célèbre au-delà des mers se dresse à une hauteur immense".
"Sa glorieuse réputation atteint les plus hauts cieux ; (ce lieu) accueille le soleil et la lune."
Cette salle est un mémorial dans lequel, derrière ses grilles, des plaques commémorent des défunts.
Dans cet autre espace, un columbarium, ce sont les urnes funéraires qui y sont déposées.
Et enfin, une dernière salle aux plaques commémoratives.
Retour à l'extérieur, autour du grand bassin qui fait face à l'entrée du temple.
La Statue de Guanyin.
Deux fleurs d'hibiscus blanche et rouge (Hibiscus rosa-sinensis). L'hibiscus est la fleur nationale de la Malaisie. Et une calliandra Calliandra haematocephala.
Le compte est bon pour Perak Tong, nous pouvons reprendre la voiture pour passer à d'autres grottes, celles de Sam Poh Tong, à 20 minutes plus au sud qu'ici.
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