Malaisie 2024
Malacca
Dimanche10novembre
Réveil au Imperio Residence.
La grande vitre donne sur une petite île en pleine construction et le détroit de Malacca.
La journée sera consacrée à la visite de la ville. Nous commençons par le temple "Cheng Hoon Teng".
Le temple Cheng Hoon Teng est le plus ancien temple chinois encore en activité en Malaisie. Fondé au XVIIe siècle, il est dédié à Kuan Yin, la Déesse de la Miséricorde. En 2008, il est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO en tant que partie du site historique de Malacca.
Guanyin, le Bodhisattva de la Compassion, figure vénérée dans le bouddhisme mahāyāna.
L'habillage des statues est un acte de dévotion, traitant la divinité comme un être vivant. C'est une forme de pūjā, honorant la divinité et "animant" sa présence. Offrir de nouvelles parures permet d'accumuler du mérite spirituel (punya). Le choix des vêtements est hautement symbolique. Une robe orange ornée de dragons, comme sur la première photo, représente la puissance et la bonne fortune, souvent associée à Mazu. Une autre robe brodée de lotus symbolise la pureté et l'éveil spirituel, parfaite pour Guanyin.
Cet espace sacré est dédié à la mémoire et au culte des ancêtres. Les innombrables tablettes ancestrales (Shénwèi), disposées derrière la vitre et sur les étagères, représentent chacune un défunt, hommage des vivants assurant ainsi une mémoire perpétuelle.
Les fresques murales des temples chinois sont de véritables récits visuels, destinées à éduquer et inspirer. Souvent tirées des grands classiques comme "L'Histoire des Trois Royaumes", elles dépeignent des scènes épiques.
Guan Yu, reconnaissable à sa longue barbe et son "Guandao", symbolise la protection et la loyauté. Zhang Fei défend seul le pont de Changban, incarnant une bravoure inébranlable.
Ce montage représente le paradis bouddhiste inspiré du Mont Putuo (Pǔtuóshān), île sacrée de Chine. Dans sa grotte, la déesse Guanyin se tient sur les vagues, les grues symbolisant la longévité à ses côtés. Autour d'elle, les Arhats (Luóhàn), disciples illuminés, peuplent la montagne, illustrant la diversité des chemins vers l'éveil.
Le temple arbore une ligne de faîtage incurvée, souvent appelée "queue d'hirondelle". Cette courbe symbolise la connexion avec le ciel et les dieux, mais aussi la protection contre les mauvais esprits, incapables de se mouvoir en ligne droite selon les principes du Feng Shui.
Le temple a été récompensé par un prix de l'UNESCO en 2003 pour la restauration architecturale de son bâtiment principal, achevée en 2001.
Des offrandes singulières sont souvent présentes. Ici, nous avons une tortue modelée en pâte. Elle incarne la longévité, la stabilité et la sagesse dans la tradition chinoise. Ces offrandes sont faites pour invoquer bénédictions et prospérité pour les fidèles sans recours au sacrifice animal.
Cette statue arbore le visage sombre et la longue barbe noire de Zhenwu Dadi (Xuántiān Shàngdì). Cette divinité majeure du taoïsme est souvent perçue comme un puissant protecteur et le dieu du Nord. Ses vêtements, ornés de dragons bleus, soulignent sa puissance céleste et son rôle de divinité guerrière.
Le temple a été construit sans clous selon les principes du Feng Shui avec des matériaux importés de Chine.
Un pilier de pierre gravé de caractères chinois dont la date, l'année 1898, commémore une rénovation ou une dédicace majeure.
Les sculptures qui ornent le toit ont été créées avec la technique appelée Jiǎnnián, un art de la mosaïque en relief. Les artisans assemblent des tessons de céramique colorée pour donner vie à des figures mythologiques et des animaux.
La fumée qui s'élève de l'encens est considérée comme un moyen de porter les prières et les souhaits vers les divinités. L'encensoir en bronze, orné de têtes de lion stylisées, est typique des temples chinois. Il est l'endroit où les fidèles plantent leurs bâtons d'encens après avoir formulé leurs prières.
La restauration est continue. Pour l'heure, ce sont les peintures blanches qui ont le droit à un rafraichissement.
Nous quittons le temple pour rejoindre la mosquée Masjid kampung kling.
Au coeur de la "Rue de l'Harmonie", la mosquée Kampung Kling est un exemple de l'éclectisme architectural malaisien. Son minaret est en forme de pagode et ses colonnes sont d'inspiration européenne. Une inscription calligraphique dorée sur sa façade proclame un verset du Coran : "Seuls ceux qui croient en Dieu et au Jour dernier peupleront les mosquées de Dieu".
Le cimetière de la mosquée abrite une collection de stèles funéraires anciennes. Ces tombes, connues sous le nom de batu nisan, présentent des formes distinctives qui varient en signification. Traditionnellement, le style de la stèle pouvait indiquer le sexe du défunt : les formes cylindriques ou arrondies étaient souvent réservées aux hommes, tandis que les formes plates marquaient les sépultures féminines...
La salle de prière.
Sur la photo de gauche , Le panneau de bois datant de 1334 de l'Hégire (vers 1915), arbore un verset coranique.
La rue Jalan Tukang Besi expose ses strates historiques. Les murs usés par le temps laissent en toute discrétion de la place à un orang-outan stylisé pour le marchand d'art "The Orangutan House".
Derrière les barreaux, un masque traditionnel semble observer le passant, tandis qu'un panneau "Berhenti" invite à marquer l'arrêt pour s'imprégner de l'atmosphère...
Le fleuve Melaka traverse la ville historique. Ses rives mélangent maisons-boutiques chinoises et édifices coloniaux hollandais. Réhabilité, ce cours d'eau est désormais une artère touristique avec des croisières.
En cette année 2024, désignée pour le tourisme, des embarcations dédiées à la 'Journée Mondiale du Tourisme' sillonnent ses eaux, promouvant une "Transformation Durable du Tourisme".
L'entrée de l'avenue Jonker Walk est gardée par un énorme dragon. L'animal mythique a été installé pour célébrer à la fois l'année du dragon et le 50e anniversaire des relations diplomatiques entre la Malaisie et la Chine.
Mamee Monster, sponsor de "Melaka 2024". Mamee Monster est une marque de nouilles chinoises croustillantes iconique de Malaisie, lancée dans les années 1970. Son concept ludique consiste à manger les nouilles crues, après les avoir écrasées et secouées avec l'assaisonnement.
La place Rouge de Malacca est un témoignage du passé colonial hollandais. Le Stadthuys, avec sa façade écarlate, est un des plus anciens édifices hollandais conservés en Orient, construit au XVIIe siècle. À ses côtés, la Christ Church, également peinte en rouge, et un moulin à vent emblématique, illustrent l'héritage architectural de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales.
Ici, les trishaws adoptent des thèmes contemporains qui vous embarqueront dans l'univers des Pokémon et des Minions...
La fontaine de la Reine Victoria (1837-1901), érigée en 1904, autre témoin du passé colonial du pays. Ce sont les britanniques qui succèdent aux hollandais de 1824 à 1957.
Touriste pékinois (Canis familiaris) vs touriste malaisienne.
Petit tour dans la rouge église de Melaka. Érigée en 1753, elle se dresse comme la plus ancienne église protestante encore en fonction en Malaisie.
Pour profiter d'un peu de fraicheur à l'abri du Soleil, nous visitons le musée d'Histoire et d'Ethnographie. Il retrace l'évolution de cette ville portuaire, des sultanats malais aux diverses administrations coloniales. Le musée est logé dans le Stadthuys, le plus ancien édifice hollandais conservé en Asie du Sud-Est. Construit au XVIIe siècle par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, ce bâtiment abritait autrefois le siège administratif.
Les fondations historiques de Malacca.
Cette statue de bronze représente Hang Tuah, le légendaire guerrier malais du Sultanat de Malacca, au XVe siècle. Il est une figure emblématique de la bravoure et de la loyauté dans l'histoire et la mythologie malaisiennes.
A gauche, le mariage Minangkabau, reconnaissable à l'imposante coiffe dorée de la mariée, le Suntiang. La photo de droite présente le style malais classique, avec des tenues en songket, où le marié porte un Baju Melayu et la mariée un Baju Kurung, incarnant le concept de "Raja Sehari", où les époux sont rois d'un jour.
L'entrée du musée de la littérature.
Quatre figures de la littérature malaise sont peintes sur ce mur : Tun Sri Lanang, Syed Sheikh Al Hadi, Munshi Abdullahet et A. Samad Said.
Cet homme en scooter Honda Cub "Special Edition" déplace ses quatre gallinacés de la façon la plus naturelle qui soit...
Pause déjeuner au restaurant Tiong Hwa Hainan Chicken Rice de Malacca. Il est une institution pour déguster le célèbre riz de Hainan, servi en boules avec du poulet. Cette spécialité culinaire avait été adaptée par les immigrants chinois de la province de Hainan.
L'excellent repas avec les fameuses boules de riz. Et c'est à ce moment que j'ai cru que le voyage allait s'arrêter là !!! Comme (trop) régulièrement, mon dos me dit stop ! Une douleur au bas du dos me bloque instantanément sans prévenir et je ne peux plus bouger... C'est la sanction sans équivoque de mon corps suite à ce que je lui ai infligé la veille à me contorsionner dans les galeries trop étroites de la grotte de Gua Tempurung... Heureusement, le blocage ne sera que temporaire, je vais réussir à de nouveau me mouvoir (avec plus ou moins de dignité...) et avec l'aide du paracétamol, je vais pouvoir reprendre la suite de la visite de la ville...
La Jonker Walk, dédale animé de maisons-boutiques traditionnelles, datant des périodes hollandaise et britannique.
Un beca, ou trishaw, entièrement décoré sur le thème de Kuromi, le personnage de Sanrio. Kuromi est un personnage populaire de la famille Sanrio, connue pour ses créations comme Hello Kitty.
La réplique de la Flor de la Mar, une caraque portugaise du XVIe siècle, est le Musée Maritime (Muzium Samudera). Au loin, la tour d'observation giratoire Menara Taming Sari, monte et descend les touristes à la chaîne. Nous y serons tout à l'heure.
Pour soulager mon dos, nous prenons l'option de la visite en position assise dans les bateaux de la ville.
Puis nous enchaînons avec une autre position assise mais tournante celle-ci. Nous embarquons dans la tour giratoire Menara Taming Sari pour profiter de la jolie vue panoramique à 360 degrés sur la ville.
Une fresque à Malacca représente l'actrice Fan Bingbing dans le rôle de l'impératrice Wu Zetian, un personnage central de la série télévisée chinoise "The Empress of China".
Pour finir la journée, petite détente et rafraichissement dans la piscine de l'hôtel.
Les économies d'énergie ne sont pas encore à l'ordre du jour de la ville...
Pour briller autant que son voisin, il faut sûrement avoir des batteries aussi lourdes que les pousses-pousses eux-mêmes...
Bumblebee des Transformers n'a pas encore réussi à se transformer en trishaw... Il semble réduit à faire la manche sur le pont Tan Kim Seng.
Le week-end, la Jonker Walk se transforme en marché de nuit, où l'on découvre des spécialités culinaires locales, de l'artisanat et des ventes en tout genre.
L'église Saint-François-Xavier de 1856, un autre témoin de l'héritage colonial de la ville.
Sous le pont Jambatan Chan Koon Cheng.
Retour à l'appartement et tout son confort. La Malaisie pratique des prix très abordable pour ses logements, et on en profite !
Lundi11novembre
Réveil devant le détroit de Malacca. Aujourd'hui, nous reprenons la route pour revenir à Kuala Lumpur pour la fin de notre voyage malaisien.
Avant de partir, petit tour à la villa Sentosa. Cette maison traditionnelle malaise (Rumah Melayu) sur pilotis se visite, mais son propriétaire n'est pas disponible tout de suite pour la visite !
Cette maison en tôle sur pilotis n'est pas mal non plus.
Nous sommes le 11 novembre, il est grand temps de sortir les décos de Noël ! Surtout le bonhomme de neige, très courant à ces latitude !
Déjeuner au fameux restaurant Beh Leh Hainam Satay, spécialisé dans les brochettes sous toutes ses formes.
A droite, notre dessert, un Cendol. Sur un lit de glace pilée, s'harmonisent des nouilles de riz au pandan, du lait de coco et des haricots rouges sucrés. La version de Malacca est particulièrement réputée pour son utilisation du gula melaka, un sucre de palme au goût de caramel qui en est la signature aromatique. Et c'est le ventre plein que nous pouvons quitter Malacca, direction la capitale où nous serons dans moins de 3 heures !
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