Vendredi19novembre

Maintenant que nous avons lâchement abandonné notre voiture de location  , c'est seulement sur nos pieds que nous pouons compter pour visiter la capitale sur les trois prochains jours. Heureusement, tout n'est jamais trop loin ici. Et surtout pas l'acropole, visible d'un peu partout, perchée à 156 mètres de hauteur sur sa colline. Et notre première vision du célèbre site est du plus bel effet, le joyau de la ville brille sous le feu des projecteurs...

Au pied de la colline, l'Odéon d’Hérode Atticus situé derrière ces arches, un théâtre romain de l'an 161.

La Lune s'invite pour ajouter une petite ambiance mystérieuse au cadre...

Une autre colline rivalise avec l'Acropole : le mont Lycabette. Avec ses 277 mètres d'altitude, il est le point le plus haut de la capitale.

Diner avec en point de mire, le Parthénon.  

Samedi20novembre

C'est habituel chez moi, j'aime bien aller découvrir les cimetières et plonger dans le passé au gré d'un nom, d'une date, d'une stèle ou d'un autre petit détail. Nous voici donc au "Premier cimetière d'Athènes" (c'est son nom), le Père-Lachaise grec où les tombes d'anonymes et de célébrités se côtoient au milieu des pins. Ici, nous nous donnons comme défi, de trouver la dernière demeure d'un des Grecs les plus connus de France : Demis Roussos !   Nous voici ainsi partis en exploration parmi les 12000 tombes et 18 hectares du site sans aucun autre indice que le hasard...

Nous déambulons ainsi dans les allées du cimetière. Ici l'oeuvre du sculpteur grec Costas Valsamis : "La mère sous l'occupation", représentant une mère décédée avec son bébé dans les bras, scène qu'il avait vraiment vue durant l'hiver 1941.

Le hasard ne nous aide pas beaucoup et pour l'instant nous faisons choux-blanc. Nous dégainons finalement notre arme imparable des temps moderne (le portable) pour rapidement enquêter et scruter la sépulture du chanteur sur youtube  . Les images semblent indiquer que l'enterrement a eu lieu dans une zone plus récente du cimetière. Nous cherchons donc des pierres tombales plus modernes mais point de célébrité en vue... Nous nous arrêtons pour mettre en place une stratégie afin de couvrir scrupuleusement et méthodiquement tout le cimetière. C'est alors qu'un petit regard vers la tombe voisine nous fit ouvrir tout grand nos yeux : Demis Roussos est juste là !!!     Il nous aura finalement fallu que 20 minutes pour y arriver. ouf !

"Artémios Ventoúris Roússos (Αρτέμιος Βεντούρης Ρούσσος), dit Demis Roussos, est un musicien et chanteur grec, né le 15 juin 1946 à Alexandrie (Égypte) et mort le 25 janvier 2015 à Athènes (Grèce). © Wikipedia

"D'abord chanteur et bassiste du groupe de rock progressif Aphrodite's Child, avec Vangelis aux claviers, Silver Koulouris à la guitare et Lucas Sideras à la batterie, il entame ensuite une carrière solo principalement orientée vers la variété. Au cours de sa carrière, il vend près de soixante millions de disques à travers le monde." © Wikipedia

Pour vous éviter la recherche, voici la position exacte de la tombe de Demis Roussos : https://goo.gl/maps/UqfQtfxbLttDkg6r9

Et voici quelques incontournables comme "Rain and Tears", "Quand je t'aime", "Forever and Ever"... Vous n'avez plus qu'à cliquer...

Nous pouvons maintenant reprendre la balade en mode "normal"... Une autre tombe réputée du cimetière pour sa sculpture : "La dormeuse" de Chalepás, tombe de Sofía Afedáki.

L'église Saint-Théodore dans l'enceinte du cimetière.

Statue de l'actrice grecque de théâtre Maríka Kotopoúli (1887-1954) par le sculpteur Kleanthi Loukopoulos.

Les époux Nicholas et Aikaterini Goulandris, collectionneurs et fondateur de musées sur l'art cycladique.

Zaxapian Mantzapakhn

Georges Averoff (1815-1899). Homme d'affaires et philanthrope connu pour avoir fondé de nombreuses écoles en Égypte et en Grèce.

Voilà pour le cimetière. Passons maintenant à la porte d'Hadrien. "Le monument a été élevé en l'honneur de l'empereur Hadrien, après sa venue à Athènes, en 131. Il marquait l'entrée de la nouvelle Athènes voulue par l'empereur." © Wikipedia

Juste à côté de la porte d'Hedrien, on trouve le temple de Zeus olympien, également appelé Olympiéion. Nous y reviendrons après-demain.

"Le Monument de Lysicrate est un édifice financé par Lysicrate au 4ème siècle avant JC pour commémorer un premier prix qu'il avait remporté au théâtre de Dionysos avec un choeur de jeunes gens dans le concours de dithyrambe." © Wikipedia

"La tour des Vents, appelée aussi horloge d'Andronicos, est une horloge hydraulique antique monumentale d’Athènes, située sur l'agora romaine. Elle est remarquable pour les vestiges du mécanisme de l'horloge, mais plus encore pour les figures en haut-relief des divinités des Vents qui ornent chacune de ses huit faces." © Wikipedia

Au pied de l'Acropole où on aperçoit le Parthénon, voici l'agora romaine, l'ancienne place publique d'Athènes où se situait également le marché central.

"Le Céramique est le quartier des potiers à Athènes. Selon Hérodote, son nom vient du grec ancien κέραμος / kéramos, la terre de potier, l'argile. Pour Pausanias, le nom vient plutôt de Céramos, fils d'Ariane et de Dionysos." © Wikipedia

A l'intérieur du Céramique, l'église de la Sainte-Trinité.

La voie sacrée qui longe le cimetière du Céramique.

Plusieurs stèles remémorant le défunt concerné.

Taureau funéraire de la tombe de Dionysios de Kollytos, trésorier de l'Héraion au 4ème siècle avant JC.

Tiens, le lieu accueille également tout un groupe de tortues bordées (Testudo marginata).  

Encore une autre tortue, il y en avait bien une dizaine dispersée un peu partout...

Oups, la sortie du labyrinthe va être vite trouvée... à vitesse de tortue en tout cas.

Stèle funéraire des soeurs Démétria et Pamphilè.

Tous ces cylindres étaient des pierres tombales...

Le musée du Céramique.

1- Stèle funéraire avec le défunt qui tient un bâton et une épée (570-560 avant JC).
2 - Sphinx funéraire archaïque portant un bandeau et une couronne de feuilles.
3 - Kouros de la porte Sacrée.

On retrouve le taureau de tout à l'heure, ce qui laisse à penser que dehors, ce ne sont que des copies et que les originaux sont plutôt ici à l'abri dans le musée.

Voici enfin une céramique auquel on s'attend ici... Il s'agit d'un vase attique à figures noires.

Et ici une céramique à figures rouges.

Petit regard sur le Lycabette que nous gravirons demain.

Et la superbe Acropole que nous visiterons également demain.

Petit tour dans le jardin national créé au milieu du 19ème siècle.

Après les tortues bordées, voici les tortues de Floride (Trachemys scripta) qui prennent le Soleil.

Passage devant le palais présidentiel où soudain arrive des militaires curieusement costumés...   Ce sont les "evzones", le nom donné à la garde présidentielle créée en 1867 !

En ce mois de novembre, les gardes portent la doulama d'hiver de couleur bleue, en opposition avec la doulama d'été de couleur ocre. L'uniforme pour les cérémonies ou le dimanche est quant à lui, blanc.

Du trottoir d'en face, nous allons donc assister à la relève de la garde. Une des plus étonnantes et curieuses qu'on puisse voir... Le rituel demande 5 semaines d'apprentissage et un grand équilibre dans le levé de jambe... Derrière chaque mouvement se cache une signification symbolique pour l'histoire de la Grèce. "Le levé de jambe simule le combat au corps à corps. Le pied salue les morts puis retombe avec force, expulsant les 400 ans d'esclavage sous l'occupation ottomane. L'union des deux jambes symbolise l'union des Grecs."

Les Evzones ne sont pas des militaires professionnels, ils sont volontaires et accomplissent simplement leur service militaire obligatoire. Il faut quand même mesurer plus d'un mètre quatre-vingt et passer avec succès les cinq semaines d'entraînement.

La garde se fait sous toutes les températures. Ce n'est qu'en dessous de cinq degrés que l'Evzone ajoute une cape de laine à son habit traditionnel. En temps de pluie ou de neige, il s'abrite dans sa cabine.

Et voici les trois minutes de la relève de la garde.

Changement de lieu, mais toujours avec les Evzones. Nous sommes devant la tombe du soldat inconnu, également gardée en permanence par la garde présidentielle.

Ici aussi, c'est la relève de la garde. La chorégraphie reprend et fait voler les 400 plis de la fustanelle, la jupe plissée 400 fois pour rappeler les années d'occupation ottomane. Il leur faut également lever les 1,5 kilo des chaussures tsarouchia dont chaque semelle est piquée de clous qui doivent claquer lorsqu'ils sont posés sur le sol. Le pompon noir situé au bout de la chaussure cachait une lame pointue pour surprendre l'adversaire, et permettent aussi d'avoir moins froid aux orteils... Le béret ou pharion, en feutre rouge, est orné d'un long gland de soie noire. Enfin, les fixe-chaussettes ou epicnèmes, sont de couleur noire pour les Evzones et bleue pour les officiers. Et tout ceci est fait à la main !

Plus la moustache est épaisse, plus l'evzone est âgé...

L'evzone ne doit jamais parler ou bouger en dehors des mouvements traditionnels. S'il a besoin d'aide, il peut taper la crosse de sa carabine sur le sol. Pour communiquer, un seul moyen : cligner des yeux... Une fois pour un oui, deux fois pour un non et trois fois pour un "je ne sais pas"...   L'evzone imperturbable se laisse ainsi inspecter sous toutes les coutures par l'officier en treillis.

La curieuse inspection où l'officier met les longs fils de soie sous le nez de l'evzone... Mais tous les feux semblent au vert, car il cligne des yeux seulement une fois...    

Attention, le touriste peut se faire prendre en photo avec l'evzone, mais interdiction de le toucher !

Derrière, la tombe du soldat inconnu. Le monument représente un fantassin de la Grèce antique expirant son dernier souffle.

Le monument a été inauguré le 25 mars 1932, jour de la fête nationale.

Juste derrière, le parlement grec.

Face au parlement, la place Sýntagma où le sapin de Noël vient juste d'être décoré ! Il est un peu plus de 17 heures, et la nuit arrive. Demain, nous prendrons un peu de hauteur avec la visite de l'Acropole et du mont Lycabette.